Cet article reprend quelques points que j’ai abordé lors d’une conférence à l’École Supérieure des Travaux Publics à Paris, l’Ecole des Grands Projets. J’ai eu honneur d’être invité par l’association d’élèves de cette école, EOLE, à m’exprimer devant ses étudiants de 2ème année… occasion rare de porter un message prônant des solutions disruptives « moins isoler » auprès de ceux qui pourront, demain, les défendre, les promouvoir. Invité, j’ai bien sûr accepté et j’y ai été accueilli par des élèves étudiants enthousiastes, ceux qui, demain, répondront à nos questions d’alors. La 3ème mi-temps comme on dit au rugby m’a donné la chance d’échanges directs, j’en suis ressorti plein d’espoir : ils sont là, elle est là la génération du futur, j’ai bon espoir qu’elle produira autrement et autre chose que ce que nous leur léguons.
Comment faire de la permaculture ?
Le principe fondamental de la permaculture est de faire beaucoup avec peu. Ceci ne s’applique pas qu’au maraîchage ! Dans le domaine du bâtiment, secteur dans lequel j’ai évolué pendant 40 ans, j’ai passé une grande partie de ma vie à isoler.
Or, la loi de Pareto nous indique que l’idéal est de régler 80% d’un problème avec 20% d’actions. Aujourd’hui, cette loi n’est pas appliqué. Prenons un exemple : aujourd’hui, lorsque nous sommes à 80% de la solution appliquée, il nous reste 20% de pertes. Que nous dit-on ? Il faut les éradiquer ! Je dis non ! Il faut savoir s’arrêter et économiser les ressources !
Et qui dit économiser des ressources ne sous-entend pas pour autant subir, le chaud, comme le froid ! Il s’agit au contraire de trouver des solutions simples, basées sur la connaissance de son habitat !
Comment ne pas avoir trop chaud en été ?
Exit la clim, bonjour les remontées capillaires !
On en parle beaucoup, mais que sont-elles vraiment ? Elles sont liées au mouvement de la lune, aux aquifères, aux polarisations. L’eau remonte. Et si on la laisse monter dans les murs, à un moment donné, elle va s’évaporer.
Le pourcentage d’eau dans un mur massif est important, très important : 50 litres d’eau liquide dans 1 m2 de mur… Ça surprend, même des élèves ingénieurs !
Donc, entre l’hiver et l’été, on a 50 à 60 litres d’eau qui se sont évaporés depuis les murs. L’évaporation permet aussi de faire baisser la température de l’air ambiant : attention donc à ne pas étanchéifier les murs !
Laissons les vieux murs travailler !
Les qualités des isolants
Le déphasage
On ne prend pas suffisamment en compte le déphasage.
Avec une laine de bois, ou de la ouate, je vais avoir besoin, pour 1kg de matière, de 2,5 fois plus de joules, pour faire gagner 1 kelvin qu’avec de la laine de verre. Mais ce n’est pas une mauvaise chose ! S’il y a besoin de beaucoup de joules pour que le transfert s’effectue, la chaleur va moins vite !
Et si j’ai une densité plus importante d’isolants, je vais avoir plus de kg dans une même épaisseur, ralentissant encore plus la chaleur.
La laine de verre a certes un bon lambda, mais elle est très légère et a une chaleur spécifique nulle. Privilégiez donc les isolants d’origine végétale ! De plus, ils sont moins consommateurs de ressources à la production et à l’exploitation et ils sont renouvelables (si on les utilise de manière intelligente, pertinente, sans excès). Le bois est le piège à carbone le plus sûr !
Si vous souhaitez en savoir davantage, je vous invite à visionner la vidéo de la conférence que j’ai donné à l’ESTP.
