• Home
  • |
  • Blog
  • |
  • Faut-il enlever le vieil isolant en combles avant d’en poser un nouveau ?

J’envisage de reprendre l’isolation des combles de ma maison. Je souhaite garder le vieil isolant et mettre le nouveau dessus. Un artisan m’a conseillé de l’enlever. Qui a raison ? La question de la conservation de l’ancien isolant dans les combles et de simplement renforcer l’isolation se pose souvent. En effet, visuellement, cet ancien isolant peut encore sembler être en bon état. Qu’en est-il réellement ? Il s’agit le plus souvent de laine minérale, panneaux ou rouleaux, plus rarement de vrac. Divers critères sont à prendre en considération afin de décider s’il faut ou non enlever ce vieil isolant; l’aspect visuel, l’âge, la qualité de pose, l’attractivité pour les rongeurs, et enfin l’impact environnemental. Parfois, l’aspect à lui seul lève le doute, le choix est alors évident. 

Quelques désordres courants

  • Pose en continu au-dessus d’éléments, donc couloir à courant d’air et nid à rongeurs
  • Avec le pare-vapeur sur le dessus (sur la face froide) : certitude que les performances sont très dégradées
  • Déplacement de grandes quantités ou création de galeries par des rongeurs
  • Écrasement par des éléments lourds

Influence de l’ancienneté

Au fil des ans, les performances évoluent. Les isolants anciens n’ont pas les mêmes performances que les isolants actuels. 

Les isolants minéraux sont constitués de paillettes liées entre elles. Ils ne peuvent pas absorber de vapeur d’eau et un point de rosée peut se matérialiser. S’ils gèlent, alors les gouttes d’eau posées sur les paillettes vont geler et se solidariser avec leur support, se dilater, et en provoquer le bris. Ceci dénature la matériau, favorise l’affaissement et la dégradation des performances. 

Prise en compte de la mise en oeuvre

Conserver le vieil isolant, c’est aussi conserver un isolant parfois mal posé. Des couloirs à courants d’air vont générer des convections permanentes qui, l’hiver, vont évacuer les calories en grande quantité et en favoriser la pénétration l’été. 

Le plancher des combles est généralement constitué soit d’une dalle pleine, soit d’un parement suspendu sous fermette ou sous solive. Dans tous les cas, le vieil isolant est en contact avec les murs extérieurs. Poser un nouvel isolant sur l’ancien va en provoquer le tassement. Il va devenir très caloporteur et générer un pont thermique. L’impact des pertes de performances concerne toute la périphérie de la maison. Enfermer cet ancien isolant sous le nouveau risque fort d’y ramener le point de rosée. Du fait de sa nature minérale, il le gère mal et là où il ne s’est jamais rien produit, le risque est grand de voir apparaître des auréoles sur le plafond. 

Prise en compte de la sécurité

Des spots d’éclairage peuvent être encastrés dans les plafonds, lorsqu’ils fonctionnent, ils chauffent. Sous un isolant minéral ancien, sans aucune protection, il ne se passe rien, car les calories s’échappent facilement. Mettre un nouvel isolant sur l’ancien, sans autre précaution, c’est générer un piège à chaleur et, si un élément inflammable est proche de cette source de chaleur, risquer un départ de feu. 

Conclusion

La nature d’un isolant et la trop souvent piètre qualité de pose ont fait que, bien qu’il soit faiblement performant thermiquement, il était déjà un gîte apprécié des rongeurs. Alors qu’imaginer quand le lieu va relever du étoiles ? 

Si vous envisagez la pose d’isolant biosourcé, donc facilement recyclable à terme, sa pollution, du fait de son contact avec un isolant qui lui ne l’est pas, va annuler cette recyclabilité. 

Alors, à la question de départ, vous l’aurez compris, une seule réponse s’impose : OUI ! Il faut enlever le vieil isolant ! 

Si vous souhaitez en apprendre davantage, je vous invite à visionner ma vidéo  sur ce sujet et à consulter mon ouvrage « Maison écologique, construire ou rénover », édité chez Terre Vivante. Vous pouvez aussi télécharger mon ebook (gratuit) depuis mon blog : « Le confort »

Crédits photo : Pixabay : Karsten Paulick, HG-Fotografie

Claude Lefrançois


Après 30 ans dans le bâtiment, ancien charpentier, ancien constructeur, ancien maître d’œuvre, formateur dans le bâtiment, expert en analyse des bâtis anciens avant travaux, auteur de nombreux articles et d’un livre “Maison écologique : construire ou rénover” aux Ed. Terre vivante, auteur de 2 ebooks disponibles sur mon blog, je suis désormais retraité.
Je mets mon temps disponible et ma liberté d’expression à votre service : j’observe et j’analyse, au besoin je dénonce ou émet des idées.
Bonne lecture.

Laissez-nous un commentaire !


Your email address will not be published. Required fields are marked

{"email":"Email address invalid","url":"Website address invalid","required":"Required field missing"}