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  • Isolation thermique : Les bonnes questions l’hiver Les bonnes questions l’été

Dans ma précédente vidéo, nous avons vu que l’isolant doit être performant été comme hiver. L’hiver, notre isolant doit permettre de maintenir une température déterminée à moindre coût. L’été, il doit être efficace afin que nous ne souffrions pas d’une température excessive dans nos habitats. Or, la limitation de la température estivale est dépendante de la performance de l’isolation pour l’hiver.

Ces objectifs sont-ils de mauvaises pistes ? Des pistes insuffisantes ? Appliquons-nous les bonnes solutions ?

Eté comme hiver…

Notre objectif est trop souvent de maintenir notre habitat à une température ciblée et non d’atteindre le confort

L’hiver, nous prenons pour base que la température est prépondérante pour le confort, et pour maintenir une température correcte sans qu’elle nous coûte trop cher. Nous ciblons un R déterminé, lequel induit une épaisseur d’isolant dépendante de son lambda.

Si nous pensions au confort, nous devrions essayer d’atteindre une humidité relative proche de 55%, éviter au maximum les courants d’air, veiller à la stabilité de la température, et que celle-ci soit la plus uniforme possible entre les pièces. Nous devrions également choisir des parements de paroi à forte effusivité et opter pour un moyen de chauffage à rayonnement.

Si ces éléments étaient réunis, nous pourrions chauffer à une moindre température.

De ce fait, la différence de température entre l’intérieur et l’extérieur ainsi que le transfert de chaleur seraient moindre. Pour un même coût de chauffage, le besoin d’isolation serait inférieur à ce que l’on réalise globalement aujourd’hui. Ce faisant, l’épaisseur d’isolation serait moindre, et impliquerait une diminution de la consommation d’énergie et de ressources, moins de dépenses financières, et une économie d’espace habitable.

Si nous isolions en moindre épaisseur l’hiver, quel serait l’impact l’été ? 

L’été, il est important que la température ne monte pas trop dans l’habitat, ceci dépend du déphasage (vidéo). Si l’isolant dispose de peu de chaleur spécifique, s’il est mis en œuvre à une densité faible, le déphasage sera probablement insuffisant. Il faudra probablement en mettre plus épais… ou climatiser !

Devons-nous miser sur une performance hiver et été basée sur une forte épaisseur ? Ou miser sur une épaisseur la moins importante possible ?

Une épaisseur moindre représente une économie de ressources pour la fabrication des isolants, pour les supports, pour la construction globale ainsi qu’une économie d’énergie pour la fabrication et la mise en œuvre des isolants. Elle permet également de gagner en surface utile ou habitable au niveau des parois extérieures verticales. 

La parole des experts

Des experts influents expliquent que le déphasage n’a plus d’importance dès lors que l’on met épais d’isolant.

Ont-ils tort ou raison ? 

Les deux à la fois !

On peut se dire qu’ils ont raison, car les calculs montrent que le déphasage est suffisant en appliquant une forte épaisseur d’un isolant à bon lambda, même à faible chaleur spécifique et en faible densité.

…Mais, ils ont tort, car le lambda n’est pas stable, il se dégrade au-delà de 27°C et sous les toits la température peut dépasser 70°C. 

Et sur les autres plans ?

En effet, l’isolation n’est pas un élément hors sol, isoler génère des effets secondaires et…

Même en admettant qu’il soit possible de stabiliser la température et que le déphasage soit suffisant, cette option n’est pas la plus vertueuse. En effet, le plus souvent, les isolants à bon voire très bon lambda sont d’origine pétrochimique ou minérale. Ils sont donc d’origine fossile, des ressources non disponibles à l’infini. Ils nécessitent plus d’énergie à la production que d’autres, d’origine biosourcée. Bien que recyclables, ils ne le sont jamais ou bien peu et souvent très mal…

D’autre part, ces isolants disposent souvent d’une faible densité, et d’une chaleur spécifique peu élevée et nécessitent donc des épaisseurs importantes pour atteindre un R élevé, moyen de compenser leurs manques dans les autres domaines, abordés ici dans d’autres articles. J’ai également déjà abordé l’aberration des fortes épaisseurs liées à un R important.

Je vous conseille donc, chaque fois que possible, de préférer les isolants biosourcés.

Si vous souhaitez en apprendre davantage, je vous invite à visionner ma vidéo  sur ce sujet et à consulter mon ouvrage « Maison écologique, construire ou rénover », édité chez Terre Vivante. Vous pouvez aussi télécharger mon ebook (gratuit) depuis mon blog : « Le confort »

Claude Lefrançois


Après 30 ans dans le bâtiment, ancien charpentier, ancien constructeur, ancien maître d’œuvre, formateur dans le bâtiment, expert en analyse des bâtis anciens avant travaux, auteur de nombreux articles et d’un livre “Maison écologique : construire ou rénover” aux Ed. Terre vivante, auteur de 2 ebooks disponibles sur mon blog, je suis désormais retraité.
Je mets mon temps disponible et ma liberté d’expression à votre service : j’observe et j’analyse, au besoin je dénonce ou émet des idées.
Bonne lecture.

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