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  • Isoler des combles pour 1€, la bonne affaire ?

Vous avez peut-être entendu parler dans vos e-mails, sur des publicités ou même à la télévision d’offres de reprise d’isolation dans les combles à prix défiant toute concurrence : 1€/m², certaines vont même jusqu’à 1€ pour une surface illimitée ! Pourquoi de telles offres ? La proposition est tentante, à qui profite-t-elle le plus ?

Voilà 2 questions qui coulent quasi de source, mais il en est d’autres qu’il faut toujours se poser avant un investissement :

  • en ai-je besoin ?
  • ai-je les moyens de réaliser cet investissement ?
  • est-ce un investissement pertinent ?
  • quel avantage vais-je en tirer ?
  • quel profit d’autres en tireront-ils ?
  • suis-je le principal bénéficiaire ?
  • est-ce que je ne risque pas de causer un préjudice à quelqu’un d’autre ?
  • quel impact sur l’environnement ?

Nous allons, au fil de cet article, développer, étudier, analyser et apporter nos réponses à ces questions.

Comment ces offres sont-elles possibles ?

Les sociétés qui proposent ces opérations ne sont pas, vous vous en doutez bien, de grands mécènes redistribuant une quelconque fortune sous la forme de fournitures et main d’œuvre quasi gratuites. Si nous admettons qu’ils en tirent un revenu, comment font-ils?

Tout simplement, ils se substituent aux particuliers commanditaires et perçoivent directement les aides ou subventions qui leur étaient destinées.

Comment ces offres sont-elles financées ?

L’objectif de cet article n’est pas de décortiquer la faisabilité de ce type d’opération. Tout est parfaitement légal, encadré et contrôlé … tout au moins légalement et administrativement !

Juste quelques rappels sur les pistes de financement de ces opérations d’isolation de combles. Elles s’inscrivent dans le même mode de fonctionnement que quelques autres, récentes ou moins, encore en vigueur ou pas, pour rappel : les différentes primes ou aides attribuées pour un changement de véhicule (primes à la casse, bonus), les ampoules à 1€, les panneaux photovoltaïques, le changement des vieux radiateurs électriques, et tant d’autres.

Ces opérations sont financées grâce à des aides diverses, fiscales, subventions, nationales ou régionales et quelques autres encore. Vous en trouverez le détail, à jour, sur un site dédié proposé par le gouvernement et lié à la transition énergétique pour la croissance verte. Les principales sources de financement sont le crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE), le programme habiter mieux et diverses aides locales, auxquelles il convient d’ajouter le Prêt à taux Zéro, lequel peut habilement prendre le relais en cas de non éligibilité aux aides précédentes.

Ces aides sont d’origine publique. Il convient d’y ajouter une aide non négligeable, imposée par la loi mais celle-ci abondée par des entreprises privées, celles qu’on appelle les obligés, à savoir les producteurs et distributeurs d’énergie au titre desquels nous pouvons citer des entreprises très importantes, telles que Total, EDF, Engie, Auchan, E.Leclerc, Carrefour et tant d’autres. Ils ont l’obligation d’accompagner les améliorations de performance énergétique, ceci via un principe de rachat de points carbone : les Certificats d’Economie d’Energie, connus aussi sous l’appellation  CUMAC. Faute de ces accompagnements financiers, ils seraient taxés de façon plus lourde encore.

Ces CEE s’inscrivent dans un historique déjà ancien et beaucoup plus large que les frontières hexagonales. Ils remontent à qu’on appelle les accords ou le protocole de KYOTO, signé en 1997. Les premières obligations françaises datent de la loi de programmation énergétique de juillet 2005.

Ne restait plus qu’à organiser ces aides diverses en montages financiers. Tout montage financier a besoin d’un élément de base monnayable, finançable. Dans ces opérations d’isolation à 1€, l’élément nécessaire pour la transaction est la maison et son occupant, propriétaire ou locataire.

On comprend ainsi mieux l’énergie mise en œuvre par toutes les entreprises œuvrant dans cette activité pour contacter LE fameux ELEMENT : vous, moi, nous tous et notre habitat.

Nous sommes tous de potentiels éléments financiers monnayables.

Pourquoi de telles offres à 1€ ?

En effet, comme cela s’est pratiqué pendant un certain temps, les particuliers que nous sommes pourraient débourser le coût réel de la prestation et se faire rembourser ensuite.

Ce fonctionnement nous semblerait plus sain car il permettrait de connaître le prix réel de la prestation et ainsi responsabiliserait probablement plus ceux qui font cette démarche d’amélioration des performances thermiques de leur maison. Le panel des solutions retenues serait aussi, probablement, plus diversifié qu’actuellement.

Mais voilà, le côté sensationnel disparaîtrait. Il ne serait plus possible, pour le vendeur, de faire miroiter l’affaire du siècle, de passer pour le bon Samaritain plein d’abnégation et au service de son prochain. Non, les acheteurs, car alors c’est ce qu’ils deviendraient, ce que nous deviendrions, seraient probablement plus difficiles à convaincre qu’en arrivant en brandissant Le CADEAU : “profitez braves gens, c’est aujourd’hui, tout de suite ou maintenant, peut-être que demain, qui sait …? Vous ne pouvez pas laisser passer une telle opportunité !”
A la base d’une vente, il faut trouver la motivation qui va en permettre la conclusion.

Mais, présenté comme cela, ce n’est plus une vente, c’est une offre, que dis-je ? Un cadeau !

Le montage organisé, reste à trouver les motivation, à chacun la sienne.

Ai-je besoin d’isoler mes combles pour 1€ ?

Qui peut dire qu’il n’a pas besoin d’isoler ou renforcer l’isolation de ses combles ?

Ceux dont les combles sont déjà bien isolées.

Avec une consommation moyenne de plus de 200Kwh / m2 / an dans l’habitat français, nous sommes loin des bâtiments à énergie positive, très peu de maisons et donc d’occupants peuvent prétendre n’avoir aucun besoin.

Dès lors que le besoin d’isolation est confirmé, qui pourrait prétendre, d’emblée, vouloir payer plus ? (bien entendu pour un même service…)

Ai-je les moyens de financer 1€ pour isoler mes combles ?

Qui n’a pas 1€ à consacrer à l’isolation de ses combles ?

A notre avis très peu de monde, pour ne pas dire personne. L’occasion faisant souvent le larron, nécessité et capacité financière confirmées, voyons maintenant les réponses aux autres questions et si le larron y trouvera son compte…

Isolation à 1€ : investissement pertinent ?

Avant d’être une opération financière intéressante à ne pas laisser passer, rappelons que faire isoler des combles devrait : viser à améliorer les performances thermiques d’un habitat, tant l’hiver que l’été. Un autre objectif est d’améliorer le confort des occupants, étant entendu que de nombreuses études montrent qu’il s’agit d’une des principales motivations lors de la programmation de travaux (pdf) sur du bâti ancien.

Souvent une des motivations complémentaires est de permettre de réaliser des économies pour chauffer le volume habitable.

Viennent ensuite des motivations que nous qualifierons de moins importantes, mais à ne pas négliger pour autant, au rang desquelles nous citerons la volonté de sauvegarde du bâti, le maintien voir l’augmentation de la valeur d’un patrimoine, la recherche d’une sécurité sanitaire la meilleure possible pour ses occupants et enfin l’amélioration de l’impact sur la planète ou, au moins, ne pas accentuer un éventuel impact négatif.

Si le respect de tous ces objectifs nous permettrait d’affirmer que ces opérations d’isolation à 1€ sont pertinentes, où mettrons-nous le curseur si certaines ne le sont pas ?

Donc, la question suivante est :

Cet investissement est-il pertinent ?

Permet-il d’améliorer les performances thermiques de la maison ?

Pour améliorer le plus possible les performances été et hiver tout en économisant sur les débours liés à l’énergie pour chauffer la maison l’hiver, il faudrait mettre toutes les chances de son côté.

A commencer par choisir l’isolant intrinsèquement le plus performant possible.

Or, le plus souvent, ce n’est pas le bénéficiaire, à savoir l’occupant, qui en fait le choix, mais l’entreprise qui réalise les travaux. Et force est de constater que l’isolant très majoritairement sélectionné par ces entreprises est la laine de verre en vrac.

Pourquoi un tel plébiscite ?

Disposerait-elle d’un meilleur lambda ? Disposerait-elle d’un meilleur déphasage ?

Un article publié ici et intitulé “La laine de verre : si révolutionnaire ?” nous apporte quelques réponses et, malheureusement, non, elle n’est probablement pas le choix le plus pertinent. Elle est loin, dans sa version vrac, de présenter le meilleur lambda (ex : 0,045 et 0,047 pour 2 des plus utilisées contre 0,039 et 0,040 pour deux ouates de cellulose différentes) et sa densité de mise en œuvre lui interdit toute prétention en terme de déphasage.

La raison la plus évidente est son faible coût. Une autre raison pourrait être la possibilité de la transporter très comprimée, jusqu’à 10 fois par rapport au volume isolé final. C’est un avantage considérable au plan logistique : une équipe de pose peut ainsi facilement isoler les combles de plusieurs maisons avec un seul transport dans un petit camion, ce que peu d’autres isolants permettraient.

Chaque semaine cette équipe peut ainsi réaliser l’isolation de quelques maisons supplémentaires, ce qui, combiné avec une fourniture moins chère, à prix de vente fixe, augmente considérablement la marge bénéficiaire.

Il apparaît évident qu’il y a, à tout le moins, de possibles liens de cause à effet …

Permet-il d’améliorer le confort ?

Le confort, chose assez mal connue, n’est que très peu dépendant de la température atteinte mais, précisément, du sentiment de confort ressenti. Nous vous proposons une vidéo qui présente ces notions et permet de mieux comprendre comment nous fonctionnons.

Pour ceux qui voudraient aller plus loin, nous vous conseillons aussi le site Techno-science, sur lequel vous pourrez découvrir les influences et les effets combinés du lambda, du déphasage, de la conductivité ou encore de la densité de mise en œuvre.

Nous avons vu précédemment que, pour plusieurs raisons, le choix des entreprises qui vendent ces solutions ou les mettent en œuvre se porte, le plus souvent, sur la laine de verre en vrac. Or cet isolant, bien qu’honorable, n’est pas, et de loin, le meilleur choix possible. Nous avons développé cet aspect ici récemment, dans l’article déjà cité : “La laine de verre : si révolutionnaire ?

[Conseil isofloc®] “Dans l’isolation des combles perdus, les travaux préparatoires sont décisifs. Avant de confier l’isolation de vos combles à une entreprise, nous vous conseillons de vous assurer du sérieux de votre interlocuteur en lui demandant comment il va s’y prendre pour assurer l’étanchéité à l’air, la protection des sources de chaleur et l’accessibilité des combles, une fois isolés. Bien entendu, toutes ces précautions ne vous empêcheront en aucun cas de bénéficier d’aides et subventions, très nombreuses en France à l’heure actuelle.”

Cet investissement va-t-il générer de réelles économies de chauffage?

La base, rappelons-le, est que nous chauffons pour compenser les fuites, fuites qu’il faut donc limiter le plus possible.

Il suffit, pour y parvenir, de compenser un éventuel mauvais lambda par plus d‘épaisseur, la seule contrainte étant … de disposer de la hauteur sous toiture requise, ce que nous aborderons plus loin.

Pour atteindre un niveau de confort acceptable, il serait possible de s’habiller plus chaudement… solution moins souvent retenue que celle qui consiste à chauffer.

Assez universellement, il est admis que 1° de chauffage supplémentaire engendre 7% de consommation en plus. Ça n’est pas négligeable, loin s’en faut, surtout s’il s’agit de gagner non pas 1°, mais, 2, 3 ou 4°.

L’été, c’est pareil, la laine de verre n’est pas non plus le choix le plus pertinent. Dommage, certains autres isolants, tel qu’abordé dans l’article déjà cité “La laine de verre : si révolutionnaire ?” limiteraient grandement ce besoin de sur-chauffage, nous avons également abordé cet aspect de l’isolation dans notre vidéo sur le déphasage.

Nous venons de constater que les 3 principales motivations de la réalisation des travaux ne sont pas totalement atteintes, tout au moins pas au plus haut de ce qui serait techniquement possible. Qu’en est-il des motivations secondaires ?

Cet investissement à 1€ pour l’isolation des combles permet-il de sauvegarder le bâti ?

Sauf à mal réaliser les travaux, faire des erreurs de mise en œuvre ou ne pas respecter toutes les règles de l’art ou contraintes liées aux réactions physiques que peut engendrer une telle intervention, elle devrait permettre de le sauvegarder.

En effet, tout professionnel digne de ce nom se doit de faire un rapport des désordres éventuels qu’il constate, ce qui pourra permettre de le(s) corriger.

Nous aborderons plus loin l’aspect de la qualité des intervenants et ce qu’ils apportent (ou devraient apporter)

Peut-on en espérer un maintien ou une progression de la valeur patrimoniale ?

Comme pour la sauvegarde du bâti, une part de ce maintien ou de ce gain va dépendre de la qualité  du travail réalisé.

Cependant l’autre part dépend du niveau de performance globale espéré, et si possible atteint, du fait des qualités propres à l’isolant qui aura été sélectionné.

Est-il possible d’en espérer un gain sanitaire ?

Risque sanitaires directs

Lorsque ce sujet est abordé, le plus souvent c’est à l’impact direct du produit isolant et des composants divers qui le composent ou qu’il intègre qu’il est fait allusion.

Attendu que le choix premier, et de loin, de très loin, est de se tourner ver un isolant fibreux en vrac, beaucoup incriminent ces fibres.

En cas de choix d’un isolant d’origine minérale, leurs détracteurs rappellent souvent les impacts sanitaires de l’amiante, de triste mémoire.

Il faut raison garder, ce n’est pas parce que les fibres sont de même origine qu’elles produisent les mêmes effets.

Si, jusqu’à la fin des années 1990, les laines de verre ont pu avoir un classement face au risque cancérigène qui incitait à s’en méfier, l’intégration de bore dans sa composition l’a rendue bio-soluble et éliminé ce risque à partir de 1998. Ce volet a été abordé dans notre article sur la laine de verre.

Nos conclusions sont, qu’au plan de ce risque sanitaire direct, il faut se prémunir de la pénétration de laine de verre dans les voies respiratoires, soit parce qu’elle est antérieure à 1998 et qu’elle peut alors présenter des risques au plan cancérigène, soit parce qu’elle est postérieure à 1998 et qu’alors elle contient pas mal de bore et que ce minéral présente des risques au plan repro-toxicité. Ce produit est connu et ses utilisations sont réglementées dans le cadre de la directive européenne Reach.

Les isolants végétaux en vrac, au titre desquels on peut citer la laine de bois et la ouate de cellulose, sont aussi utilisés en épandage dans les combles.

La composition des fibres de ces isolants, à base bien sûr de cellulose, incite certains à les pointer du doigt au titre des risques cancérigènes tels qu’on en rencontre avec les poussières de bois.

Là aussi il faut raison garder car c’est surtout lors de la mise en œuvre que ces risques peuvent se concrétiser. Les professionnels, gens aguerris, porteront utilement un masque lors de leurs interventions.

Enfin, et nous aurons ainsi fait le tour des risques sanitaires directs liés aux composants, la ouate de cellulose est adjuvantée au bore. Les proportions de ce composant dans la ouate de cellulose sont en conformité avec la directive Reach, savoir moins de 4,5%.

Risques sanitaires indirects

Nous abordons ici les impacts que peuvent avoir les composants des parois sur la teneur en vapeur d’eau de l’air ambiant.

Plus les isolants ont une capacité hygroscopique importante, plus ils pourront amortir les risques éventuels de matérialisation d’un point de rosée.

Nous vous proposons une vidéo qui aborde cette problématique du point de rosée et de ses conséquences éventuelles, ainsi que quelques autres d’ailleurs : “Critères de choix d’un isolant”.

Il faut simplement savoir que plus la différence de température entre deux espaces est importante, plus le volume d’eau condensée sera important.

Une stagnation importante et régulière d’eau liquide favorisera le développement d’auréoles, mais aussi, et c’est plus ennuyeux, de moisissures.
Or les moisissures émettent des spores, particules extrêmement allergisantes.

Il faudrait un article complet pour traiter de ce sujet. Nous nous contenterons donc, pour le moment, d’évoquer cette réalité.

Et sur le plan environnemental, quel(s) impact(s) selon l’isolant sélectionné ?

Énergie grise

En fonction de leur conditionnement et de leur densité de mise en œuvre, les matériaux nécessitent, pour leur cycle de vie totale et pour 1 m3 isolé, de l’énergie grise : de 30 à 150 Kwh pour les isolants d’origine végétale et de 120 à 250 Kwh pour les laines minérales.

Il faut donc environ 2 fois plus d’énergie avec les isolants d’origine minérale que pour leurs équivalents d’origine végétale.

Bilan CO2

Attendu que les isolants d’origine végétale présentent la faculté de stocker du carbone aussi longtemps qu’ils demeurent à l’état de végétal, ils présentent des bilans carbone bien meilleurs que les isolants d’origine minérale.

Selon le livre “L’isolation thermique écologique” des auteurs JP OLIVA et S COURGET, publié aux ed. Terre vivante, ils ont même un bilan positif dans le sens où ils stockent plus qu’ils n’émettent pour leur fabrication.

Émission de Gaz à Effet de Serre (GES) l’hiver

Tel que développé ci-avant, attendu qu’il faudra, avec un isolant minéral, chauffer plus pour atteindre un même niveau de confort, les préférer entraîne plus de consommation donc plus d’émissions de GES.

Émission de GES l’été

Un isolant à faible déphasage assurera une faible protection contre les flux de chaleur l’été, donc plus il fera chaud dans la maison.

Cet inconfort est de plus en plus compensé par l’installation de climatisations qui impliquent forcément une consommation d’énergie grise, mais aussi et surtout une consommation d’énergie à l’exploitation, donc des émissions de GES.
Et comme, une fois encore, l’isolant le plus souvent retenu est la laine de verre et que celle-ci n’est pas brillante en déphasage, force est de constater que son choix dans l’isolation de combles à 1€ ne va pas dans le bon sens.

Incidence de la qualité de mise en œuvre

Nous venons d’aborder tout ce qui pourrait, devrait représenter une réalité finale suite à la mise en œuvre.

Nous mettons cette phrase au conditionnel car, au-delà des choix plus ou moins judicieux des entreprises qui vendent ou mettent en œuvre ces solutions d’isolation de combles à 1€, la qualité de mise en œuvre est prépondérante.

Le plus souvent il s’agit d’intervenir dans des combles qui sont déjà isolés. Et alors, comment opère-t-on ? Que fait-on de cet isolant d’origine ?

La plupart des opérateurs font le choix de mettre en œuvre par dessus, arguant que cet isolant apportera toujours quelque chose de plus.

Nous pensons tout le contraire. Nous avons développé une vidéo qui présente les raisons de notre choix de l’enlèvement “faut-il enlever un vieil isolant avant d’en mettre un nouveau ?” Elles vont de la qualité de mise en œuvre initiale à la dégradation probable de l’isolant en passant par les risques liés au non contrôle des conformités de garde au feu.

Il nous semble également important de souligner que, dans nombre de cas, les hauteurs d’isolant nécessaire, allant de 30 à 40 cm pour rester larges, ne seront pas suffisantes. Ceci sera vrai pour beaucoup de construction avec charpente fermette dans des régions privilégiant les constructions sans avant-toit et à toiture relativement plate. Nous citerons par exemple toute la vallée du Rhône, les régions Poitou/Charente, Val de Loire, Arc Atlantique, Centre et encore bien d’autres.

Alors, faute de hauteur du fait de la conservation de l’isolant initial les applicateurs mettent ce qu’ils peuvent, ceci sur toute la périphérie de la maison, soit une grande partie des combles. Lorsqu’ils sont honnêtes, ils mettent cette matière disponible au centre des combles … mais voilà, la performance ne s’apprécie pas en moyenne, c’est comme pour une chaîne, le maillon faible situe le niveau de performance.
Et quand ils ne sont pas honnêtes, ce qui peut parfois arriver, ni plus ni moins dans cette activité que dans d’autres, ils repartent avec ces quantités d’isolant non mises en œuvre, et ainsi, tous les 10 maisons ils auront une fourniture gratuite !

Compétence des intervenants

Pour que les travaux ouvrent droit aux différentes aides déjà évoquées, il est impératif que la mise en œuvre soit réalisée par une entreprise qualifiée RGE.

Le fait d’arborer cette qualification RGE met le demandeur en confiance : l’entreprise bénéficie d’une reconnaissance, pensez donc, elle est “Reconnue Garante de l’Environnement” par les autorités de tutelle, ça vous pose son homme et l’entreprise qu’il représente !
Nous avons abordé et analysé ce point particulier du RGE ici dans un article intitulé “RGE dites-vous ?”

Sans y revenir longuement, il en ressort qu’il faut, à tout le moins, ne pas faire une confiance aveugle à une entreprise sous prétexte qu’elle disposerait de cette reconnaissance. Nous incitons même à la plus grande vigilance vis à vis de toute entreprise qui n’aurait que cet argument à faire valoir !

Constat général

L’idée de départ est excellente : aider tous ceux qui n’en n’auraient pas les moyens à améliorer les performances énergétiques de leur maison.

Qui pourrait être contre un tel objectif ? Pas nous, c’est certain !

Les dérives

Il faut d’abord évoquer les dérives financières. Alors que le dispositif avait, au départ, pour objectif d’aider les plus défavorisés, il a été tellement dévoyé qu’aujourd’hui il aide surtout les professionnels ou prétendus tels qui ont bien saisi l’opportunité du marché.

Au titre des bénéficiaires qui ont bien su prendre la vague, nous mettrons les officines de téléphonie, les officines de recherche de marché et de mise en relation des demandeurs et des exécutants, les “gros faiseurs” spécialisés qui enchainent chantier sur chantier, à la condition, entre autres, qu’ils soient simples d’accès (hé oui, il ne faut pas perdre de temps en logistique), certains fabricants qui ont, opportunément, mis au point des matériaux nouveaux développés pour ce marché, pas toujours très pertinents mais forcément peu coûteux à l’achat et d’une logistique avantageuse, les organismes certificateurs, et n’oublions pas, bien sûr, les lobbyistes de tous poils qui ont manœuvré pour que la situation en arrive là où elle est.

Situation actuelle

Les manœuvres ont été tellement bien menées , dans l’ordre : les campagnes de sensibilisation dans un premier temps, publicitaires dans un second temps, commerciales au final qu’à ce jour, août 2017, certains fabricants ont du mal à suivre la demande.

La fourniture de certains isolants est à la limite de la rupture, à commencer par le produit le plus vendu, la laine de verre, bien qu’elle ne soit probablement pas le choix le plus pertinent.

Bénéfice des occupants

S’il ne peut être nié que ces campagnes, ces travaux, ont permis une amélioration de la situation thermique de beaucoup de maisons, nous regrettons au plus haut point que ces améliorations ne soient pas, et de loin, au niveau où elles pourraient être.

Comment ne pas regretter que certains travaux, pas aussi bien faits qu’ils le devraient, nécessiteront d’être refaits un jour ? mais quand ? avec quel argent ? avec quels matériaux en sus ? avec quelle gabegie de ressources ?

Deniers publics

Au final, une grande question demeure : qu’avons-nous, qu’avez-vous fait des deniers publics ? C’est au nom de cette dilapidation des ressources publiques que nous nous insurgeons car cela relève du bien commun, de notre patrimoine et de nos moyens communs. L’estimation du seul Crédit d’Impôt à la Transition Energétique (les fameux 30% de crédit d’impôt), est annoncé à 1,67 milliards pour 2017.

A ce montant il conviendrait d’ajouter le coût national du Prêt à Taux Zéro, du financement des autres aides et des sommes issues des points carbone.

Combien réellement au total ? Nous n’avons pas trouvé les chiffres, mais probablement au global entre 4 et 5 milliards d’euros …

Chacun a le droit de faire ses choix propres mais personne n’a le droit d’ainsi dilapider les deniers publics.

Une phrase simple s’impose : tous ces moyens, tout ça pour ça ?

Dommage pour ce qui a déjà été fait et qui ne l’aurait pas été bien, mais c’est fait. Par contre, que fait-on pour que les choses évoluent ?

Nos conclusions

Ce qui aurait dû aider à atteindre un niveau de confort meilleur et générer des économies d’énergie a plus, au final, permis de ménager et protéger un marché !

Il est possible pour quiconque de bénéficier des aides diverses directement, sans passer par une entreprise qui se chargerait de tout.

Nous vous conseillons de vous renseigner près du Point Info Service dont vous dépendez. Vous pourrez vous approcher du même coût final en choisissant une entreprise locale, connue, répertoriée, soit très peu, mais vous serez conseillés sur le choix de l’entreprise ou des entreprises.

A savoir : isofloc® est un fabricant européen de ouate de cellulose avec trois sites de production en Suisse et en Allemagne. Avec plus de 30 années d’expérience, isofloc® attache une importance particulière à ce que les isolants de la marque soient mis en œuvre par des professionnels formés.

Nos conseils : ne jamais perdre de vue que si tout doit se faire un jour, sans tarder bien sûr, rien ne devrait jamais se décider dans l’urgence.

Tirez le meilleur parti de toutes les aides, restez vigilant et choisissez le meilleur pour votre maison et vous-mêmes…

Cet article est sponsorisé par la marque isofloc® mais n’est aucunement un publi-rédactionnel. Il a été réalisé en toute indépendance. Fidèle à nos convictions, nous souhaitons rester totalement indépendants et libres de nos opinions. Soigner l’habitat ne peut être tenu responsable de la qualité des produits et services de ses annonceurs.

Crédit photo : Pixabay : moritz320

Claude Lefrançois


Après 30 ans dans le bâtiment, ancien charpentier, ancien constructeur, ancien maître d’œuvre, formateur dans le bâtiment, expert en analyse des bâtis anciens avant travaux, auteur de nombreux articles et d’un livre “Maison écologique : construire ou rénover” aux Ed. Terre vivante, auteur de 2 ebooks disponibles sur mon blog, je suis désormais retraité.
Je mets mon temps disponible et ma liberté d’expression à votre service : j’observe et j’analyse, au besoin je dénonce ou émet des idées.
Bonne lecture.

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