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  • Les habitologues, les médecins généralistes de la maison…
Habitologue

Qui dites-vous ?

Préalable 

L’analyse des bâtis (tant à rénover qu’à construire) est d’ores et déjà assez bien couverte en ce qui concerne les normes de conception, construction et autres ainsi qu’en ce qui concerne les performances ciblées, corps d’état par corps d’état.
Par contre la prise en compte des aspirations des occupants, particulièrement les notions de confort ,ainsi que les contraintes liées aux bâtis anciens sont encore, à ce jour, pour le moins floues et mal maîtrisées (je reste diplomate !).

Ces prises en compte devraient, à mon sens, devenir une base des préconisations avant conception et travaux. Je propose de qualifier ces fonctions de : ”habitologie”. 

Ce terme n’existe pas… bien sûr, la fonction n’étant pas encore reconnue, son appellation n’existe pas !

Un “habitologue” est un professionnel dont la fonction, l’analyse des besoins d’un habitat avant travaux ou construction, répondra au concept de l’habitologie.

Il m’a semblé plus simple d’aborder ce sujet sous l’angle des acteurs plutôt que sous l’angle, forcément plus théorique, de ce que leur fonction implique, d’où le titre autour des “HABITOLOGUES”. 

D’où partons-nous ?

Nos habitats, au nombre de 29 millions environ, sont défaillants à de nombreux points de vue. Diverses études démontrent régulièrement que, malgré des sommes importantes investies dans le passé, les performances thermiques ne sont pas à la hauteur des attentes. Pourtant les besoins sont immenses, en effet, environ 30 % des habitats sont qualifiés de passoire énergétique.

La qualité de l’air intérieur devient une cause importante de pathologies diverses pour les occupants.

Les bâtis eux-mêmes souffrent de divers maux, allant de moisissures et auréoles à des fissurations des murs ou des sols. Les causes de ces désordres relèvent le plus souvent d’erreurs dans les choix des matériaux, de défauts de mise en œuvre ou encore, moins souvent mais parfois, d’erreurs d’exploitation.

Des entreprises opérant par téléphone, soi-disant pour nous informer, nous appellent à longueur de temps, détournant ainsi habilement les interdictions de démarchage téléphonique, qui pour l’isolation des combles à 1 €, qui pour changer de système de chauffage ou encore pour installer du photovoltaïque sur le toit.

Bien sûr chacun présente LA solution idéale, celle qui va faire de nous des nababs du confort, des génies de la gestion d’une maison

Certains fabricants se voient confier des fonctions importantes pouvant aller jusqu’à l’orientation des textes qui encadreront un jour ou l’autre des travaux en lien avec leur propre secteur d’activité… avec tous les risques que comporte une telle délégation à un acteur majeur d’un secteur sur lequel il devra plancher… en toute impartialité (par exemple Saint-Gobain vient, en septembre 2020, de se voir confier par le gouvernement les rênes du plan d’éradication des passoires énergétiques !).

Des politiciens de tous bords nous disent qu’il y a là des possibilités extraordinaires d’évolution de notre société vers plus d’égalité, au moins au plan économique, pour les plus défavorisés économiquement. Il faut le reconnaître, ceux qui peuvent le plus y prétendre sont aussi, le plus souvent, ceux qui occupent les habitats les plus énergivores, qualifiés de “passoire énergétique”.

Le législateur, probablement conscient des dérives et abus possibles, a institué des règlements qui imposent aux réalisateurs sur le chantier d’opérer correctement… Reste juste à s’entendre sur ce qui est mis derrière ces mots !

Il leur a été imposé de passer un contrôle attestant de capacités à la réalisation des travaux. Il est simplement dommage de constater que ce qui est contrôlé correspond quasi-uniquement au fait que l’entreprise est à jour de ses cotisations et qu’elle est assurée ; pas de vrais contrôles au plan de la maîtrise technique de l’opération qui aura été proposée.

Il a été ainsi institué que, pour bénéficier des aides diverses, les maîtres d’ouvrage doivent faire appel à des acteurs disposant de la reconnaissance RGE (Reconnu Garant de l’Environnement).

Or Qualibat, car c’est cet organisme qui est en charge des distributions du fameux sésame, n’est réellement en capacité de contrôler que ce qui relève de l’approche commerciale, et encore, depuis très peu, et de l’approche administrative des dossiers !
A la lecture des textes sur et autour de ce RGE, on se demande où et comment l’environnement est pris en compte !   

Nous connaissons maintenant bien les conséquences de cette situation : UNE GABEGIE monstrueuse, un nouveau tonneau des Danaïdes, sans efficacité réelle (j’ai d’ailleurs dénoncé ces faits dans une vidéo).

Chacun se cache derrière les règlements et le fait d’avoir tenté quelque chose, mais cela ne change rien à ce qu’on ne sait que trop : une mauvaise solution, souvent inadaptée, voire mal réalisée, ne résoudra pas les défauts antérieurs !

Que promouvoir prioritairement pour que … ça change ?

Je pense qu’on peut considérer que nos habitats sont malades… Qui, étant vraiment malade, se soignerait sans avoir préalablement consulté un médecin ?

Personne bien sûr !

Médecin de la maison

Le premier médecin que tout patient consulte est un généraliste. Celui-ci l’ausculte avec une approche holistique pour faire le point de sa santé à l’instant T du “souffrant”, autant en analysant ses symptômes, en fonction de son état général, qu’en s’appuyant sur ses antécédents médicaux, ses habitudes de vie

Ceux qu’il consultera ensuite, en fonction de sa pathologie, seront des praticiens dits spécialistes.

Tous pratiquent une activité liée à la santé, mais le “toubib” qui est à la base de l’orientation est bien celui qu’autrefois on appelait le “médecin de famille”, spécialiste de rien, au courant de tout, et en capacité soit de prescrire directement soit d’orienter vers un spécialiste.

Dans le bâtiment qui sont les équivalents du médecin généraliste ? 

Il est encore difficile de répondre à cette question puisque, à ce jour, nous ne disposons pas de ce praticien… c’est d’ailleurs l’objet du présent article.

Afin de désigner simplement les professionnels qui devront assurer cette fonction de médecin généraliste des habitats, j’emploie le terme de : “habitologues”.

Existe-t-il d’ores et déjà une spécialité, une fonction existante dans le bâtiment qui y répond ?

1) Architecte

Selon Wikipedia,(extrait) : “… l’architecte est d’abord un artiste et accessoirement un technicien(dans le cadre des architectes de l’État, du gouvernement, du département ou de la ville)spécialisé dans l’art de la conception des bâtiments. Répondant aux besoins de son client, il traduit en plan une réflexion sur l’espace, la lumière, les volumes et les matériaux, puis conduit le chantier…”

Plan et chantier
Plan et chantier

La description que nous en donne cette encyclopédie du web reflète bien les fonctions qui sont les siennes et qui sont enseignées dans les écoles d’architecture, dont il ne faut jamais oublier qu’elles relèvent des beaux arts, ce qui est parfaitement logique eu égard au fait que l’architecte est d’abord un professionnel dans l’art de l’organisation de l’espace, de la lumière et des volumes. Accessoirement, après les avoir imaginés, il peut les transcrire en réel sur un chantier.

Le cursus d’un architecte n’intègre pas, en tout cas de façon notoire, une connaissance importante en terme de l’utilisation des matériaux, de leurs influences sur le confort et la salubrité dus aux occupants, pas plus que de la pérennité des ouvrages. Ceci ne signifie en rien qu’ils soient dépourvus de connaissances dans ces domaines ; certains, par passion, en sont d’excellents maîtres après, pour des raisons propres, s’être formés à titre personnel à d’autres aspects du bâtiment que ceux acquis dans leur cursus en vue de l’obtention de leur diplôme.

S’ils ne sont pas, de facto, le médecin généraliste de l’habitat, ils maîtrisent une partie de ce qui lui serait nécessaire.

2) Maître d’œuvre

Qui est le maître d’œuvre ? Là encore je vais faire appel à Wikipédia (extrait) : “… la personne physique ou morale choisie par le maître d’ouvrage pour la conduite opérationnelle des travaux en matière de coûts, de délais et de choix techniques, le tout conformément à un contrat et un cahier des charges…” 

Sa fonction est assez complémentaire de celle d’architecte dans le sens où, s’il maîtrise beaucoup moins bien l’organisation de l’espace, il devrait maîtriser mieux les techniques de construction, l’utilisation des matériaux et leur coordination de mise en œuvre ou leurs compatibilités.

Il n’existe pas de cursus précis pour devenir maître d’œuvre. Leur formation ne répond à aucune obligation particulière de sorte qu’il est difficile de savoir si le professionnel qui prétend répondre à cette fonction en maîtrise bien toutes les subtilités.

Bien qu’en maîtrisant certaines facettes, il ne répondent pas non plus, d’emblée et de façon certaine, à tout ce qui semble nécessaire pour remplir cette fonction d’habitologue.

3) Thermicien, ingénieur structure …

idees

Les techniciens du bâtiment, ingénieurs en structure, thermiciens, économistes ou autres sont clairement des spécialistes.

A ce titre ils sont censés maîtriser parfaitement ce qui relève de leur spécialité. A moins de s’être formés aux autres volets de compétences nécessaires à l’exercice d’habitologue, ils ne sont pas en mesure d’analyser de façon holistique les contraintes liées aux bâtis et les besoins ou les aspirations de leurs occupants.

4) Conseiller du réseau “Faire”

Eux aussi pourraient remplir la fonction d’habitologue.

Ils sont très au fait des aides diverses auxquelles un propriétaire peut prétendre, pour l’informer des montants auxquels il aura droit et le conseiller dans les démarches pour les percevoir..

Là encore, il n’existe pas de formation spécifique à cette fonction. Ce sont souvent de jeunes ingénieurs du bâtiment, de la thermie ou des énergies.

Pour assurer la fonction d’habitologue, il leur faudrait oublier un peu les environnements économiques et apprendre les bases de la vie des bâtiments anciens, les contraintes qui leur sont propres et prescrire des solutions, aidées financièrement ou non.

5) Négoce

Sauf exceptions rares, ce sont généralement des vendeurs qui sont disponibles pour aider les béotiens dans leur quête de solutions et clairement, sauf peut-être dans les négoces bio, il ne faut pas attendre quoi que ce soit de réellement pertinent ici.

Au mieux, et ce serait déjà bien qu’il en soit ainsi, je les considère comme des pharmaciens mais je déplore que le plus souvent, ils ne soient que parapharmaciens.

J’ai eu le plaisir d’en rencontrer quelques uns très compétents et l’immense déception de ne rencontrer très généralement que des commerçants qui vendent ce qu’ils ont sur leurs étagères ou ce qui leur rapporte le plus… Je le répète, exception faite généralement des négoces bio, je ne pense pas que cette profession soit en capacité de fournir de vrais habitologues.

6) Artisan

Rénovation de toiture
Rénovation de toiture

Ce sont, par excellence, les spécialistes de la réalisation sur le terrain. A ce titre ils doivent être écoutés mais, sauf cas rare, leurs compétences ne sont pas suffisantes pour accompagner dans le choix de solutions après une analyse holistique. De plus, si le besoin relève d’un autre corps d’état que le sien, il faut une grande probité pour qu’un artisan oriente vers un de ses confrères et ne réalise lui-même rien.

Par ailleurs, il est déjà très difficile pour ces professionnels de se maintenir au top de leur propre spécialité, ils sont de moins en moins nombreux, alors confions leur ce qu’ils savent très bien faire : leur travail d’œuvrant sur le chantier.

Cette position évitera les abus de plus en plus souvent constatés.

7) CSTB et autres autorités de tutelle

On pourrait établir un parallèle entre le CSTB et les Agences Régionales de Santé (ARS). Ces instances orientent, influent parfois, régissent souvent, mais leurs documents ne permettent absolument pas d’orienter un particulier en fonction de la réalité de sa maison, des contraintes de cette dernière et de ses aspirations.

Conclusion

Selon notre actuel ministre de l’éducation nationale, Jean Michel Blanquer, dont je reproduis ici une citation “Il faut un diagnostic juste si l’on veut des remèdes appropriés”.

Très belle maxime qui, je crois, devrait aussi s’appliquer aux habitats anciens lorsqu’il s’agit d’y programmer des travaux.

Si nous gardons l’analogie avec la médecine du corps, s’il s’agit simplement de répondre à des objectifs de performance pour la performance, nous risquons fort d’aboutir à ce qui correspondrait à du dopage.

Toujours avec l’analogie avec la médecine, si nous n’analysons pas bien les symptômes du patient (la maison), nous risquons fort de ne pas prescrire le remède approprié.

Si nous ne tenons pas compte des antériorités de la maison, des contraintes liées à sa situation, son état, ses matériaux ou si nous ne prenons pas en compte les techniques constructives retenues au moment de sa construction, nous risquons fort de causer plus de problèmes que nous n’en résoudrons

Il nous faut donc d’abord consulter des généralistes du bâtiment, les équivalents du médecin de famille en ce qui concerne notre santé : spécialiste de rien, au fait de tout, capable de poser un premier diagnostic, parfois de prescrire les remèdes ou, si besoin, d’orienter son patient vers un spécialiste.

Malheureusement, à l’analyse, ce généraliste n’existe pas, cette fonction est remplie, avec des bonheurs variables, par divers acteurs, parfois plutôt bons et avec des résultats corrects, trop souvent mal ou insuffisamment formés, avec des résultats qui peuvent, dans l’extrême, être dramatiques.

Je crois, après observation et analyse, que plusieurs professions actuelles pourraient assez facilement accéder au niveau de compétence pour prétendre être habitologue : le médecin généraliste du bâtiment.

Parmi les professionnels proches de la détention de toutes les capacités suffisantes pour remplir cette fonction, il me semble que les architectes et les maîtres d’œuvre sont les plus avancés. Les conseillers du réseau “Faire” pourraient faire de très bons dauphins et, eux aussi, moyennant l’acquisition de quelques nouvelles compétences, pourraient assez facilement remplir cette fonction.

Je n’oublie pas divers acteurs futurs, pas encore dans le bâtiment mais qui, à l’occasion d’un changement d’activité professionnelle ou d’un déménagement pourraient, bien formés et pas « déformés » antérieurement, participer au développement d’un futur réseau, connu et reconnu, qui répondrait aux attentes de nombre de propriétaires ou accédants à la propriété de biens anciens.

Ils y rejoindraient tous les autres sus-cités…

Il me semble en tout cas important de pourvoir rapidement à cette carence et il est très réconfortant de savoir qu’il serait assez facile d’y parvenir.

Les habitologues, déjà opérationnels ou fraîchement formés, devront rapidement se faire connaître du public, ce qui permettra, enfin, d’apporter à tout candidat à la réalisation de travaux dans de l’immobilier ancien la sécurité d’une véritable analyse préalable.

Vous souhaitez en savoir plus sur la fonction d’Habitologue ? cliquez ici.

Source photo : Pixabay  Comfreak, Alterfines, Amigos3D,  cobain86, Antranias

Claude Lefrançois


Après 30 ans dans le bâtiment, ancien charpentier, ancien constructeur, ancien maître d’œuvre, formateur dans le bâtiment, expert en analyse des bâtis anciens avant travaux, auteur de nombreux articles et d’un livre “Maison écologique : construire ou rénover” aux Ed. Terre vivante, auteur de 2 ebooks disponibles sur mon blog, je suis désormais retraité.
Je mets mon temps disponible et ma liberté d’expression à votre service : j’observe et j’analyse, au besoin je dénonce ou émet des idées.
Bonne lecture.

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  1. Merci pour ces avis fouillés et intéressants! Je vois qu'il n'est pas parlé des géobiologues, pourtant professionnels de l'habitat, et même soignants de l'habitat. Pourquoi cette omission? Merci encore pour vos recherches et partages.

    1. Bonjour Maeva,
      Je connais bien la géobiologie, j’y suis même très sensible, cependant pour ec qui est de l’habitologie et la géobiologie, bien qu’étant au service des habitats et de leurs occupants, je ne crois pas qu’il faille les mettre sur le même plan, les deux fonctions sont complémentaires, pas identiques et si, parfois, un même opérateur peut pratiquer les deux, ils sont très rares dans ce cas ; comme le disait Gabin dans « Le président » : « … il y a aussi des poissons volants, mais qui ne constituent pas la majorité du genre ».
      Je suis convaincu que si les occupants auront tout profit à consulter les deux, il y a de très fortes chances que ces deux fonctions se retrouveront en deux individus distincts.

  2. Bonjour,

    Dans le cadre d'une future rehabilitation en autoconstruction d'une maison en bauge bien abimée dans le bassin rennais, comment contacter un habitologue afin d'être bien encadré dans les travaux à réaliser ?

    Merci d'avance !

        1. Désolé de trouver votre commentaire aussi tardivement, si le besoin perdure, merci d eme contacter via la page contact du blog.

  3. Votre article rhabille l’ensemble des acteurs du bâtiment pour l’hiver (sans aucun discernement). Merci!

    Les architectes (j’en suis un) ont des parcours leur permettant d’être formés à la réhabilitation du bâti existant dans les écoles contrairement à ce que vous indiquez. Cela prend juste 5 à 6 ans… au contacts d’architectes praticiens, d’ingénieurs, d’industriels, d’artisans, cela passe même par l’expérimentation. Pour l’immense majorité d’entre nous, nous complétons notre formation par une pratique en agence de plusieurs années, mais j’imagine que la formation d’habitologue sera bien plus fournie….

    Votre description de l’architecte artiste avec de vagues notions techniques est tellement loin de la réalité. S’en est triste de voir que l’on en est là de la part de quelqu’un qui a un pouvoir d’influence sur les non initiés du bâtiment. Tout cela vous le savez sûrement très bien au regard de votre parcours qui parait fourni.

    Il est évident que les architectes sont à même d’accompagner les personnes se lançant dans un projet de réhabilitation, un projet de vie : c’est ce que nous faisons au quotidien avec passion, professionnalisme, avec cette fameuse vision holistique dont vous vous réclamez, travail pour lequel nous engageons notre responsabilité pénale.

    Mais il est clair qu’il y a un intérêt financier à laisser croire que l’on invente une profession pour pouvoir dispenser de la formation ou vendre des livres.

    Bref, j’imagine que ce message ne sera pas publié. Mais tout cela est tellement affligeant et ce type d’initiative ne poussera certainement pas à améliorer la qualité du bâti. On perdra tous juste beaucoup de temps.

    1. Bonjour Christophe,

      Une réponse sommaire, pour celles et ceux qui voudraient plus de développement, un autre suit…
      Je ne rhabille pas chaque professionnel, mais plutôt, en restant dans la métaphore de l’habillement : je dis que chaque profession est une part de l’habillement total, qui les chaussettes, qui le pantalon, qui le T-shirt, qui la chemise, qui le pull mais que, hors circonstances particulières, il est difficile de considérer que la panoplie pourrait se résumer à un seul de ces éléments.

      Si vous préférez la métaphore vestimentaire, disons qu’un habitologue est une sorte de couturier(e) qui pourrait conseiller l’ensemble des vêtements, l’ordre de chacun, la bonne harmonie entre tous.
      Même en admettant que certains sont plus importants que d’autres, un manteau par exemple, probablement un des principaux l’hiver, ne permet pas, à lui seul, d’accéder au meilleur confort vestimentaire global…

    2. Bonjour Christophe,
      He bien si, le commentaire est publié et je vais le commenter à mon tour.
      Il ressort de vos remarques que nous attaquons les diverses formations sans discernement, dont acte, il nous faut l’entendre et nous l’entendons.
      Ma réponse n’est pas autre chose que d’essayer de lever une impression que vous exprimez, celle que nous prétendrions détenir le savoir ultime ou de réfuter les savoirs d’une profession ou d’une autre, dont celle d’architecte..
      Simplement un peu d’historique, et là je vais me mettre en avant puisque je suis très largement l’initiateur de cette formation ainsi que l’intervenant principal dans les cours.
      Comme vous semblez avoir découvert mon parcours, je vais être succinct sur ce sujet et recommander à ceux qui n’auraient pas ces recherches de lire ma présentation en tête de ce blog.
      Pour ceux qui -préfèreraient un raccourci : je suis un ancien du bâtiment, tombé dans la marmite de l’éco-concepetion, éco-construction et éco-rénovation, à titre personnel pour les auto-réalisateurs ou via des entreprises et divers professionnels pour les autres.
      J’étais retraité, plutôt heureux d’observer mes salades pousser et de recevoir, trop rarement à mon goût, mes petits enfants.
      Disposant alors de temps libre, je me suis engagé dans quelques associations, j’ai donné des cours via l’ASDER à 74 Chambery (que, peut-être, vous connaissez aussi…) et, conscient d’avoir accumulé un savoir que, immodestement, je pensais pouvoir être utile à d’autres, j’ai cherché à le partager sur Facebook.
      Il n’y avait, en 2016, aucun groupe traitant de la rénovation du bâti ancien… j’ai donc initié le groupe « Rénovation pertinente », je m’y suis investi à un point tel que j’ai frisé le burn out et que j’en garde une réelle phobie des réseaux sociaux…
      J’ai, ensuite (ou concomitamment) créé, un petite chaîne sur YouTube, ma chaîne « Papy Claiude », laquelle je n’ai monétisée que 3 ans plus tard.
      J’ai écrit plus de 150 articles de fond dont celui-ci, accessibles gratuitement à qui souhaite les lire, j’ai compulsé certains de ces articles par thèmes et en ai sorti 2 livres publiés aux éditions « terre vivante », au prix de 25€ chacun, pendant le 1er confinement, j’ai organisé des webinaires gratuits sur plusieurs jeudi successifs … donc le soupçon de mercantilisme ne me semble pas justifié puisque tout ce que j’ai produit jusqu’alors, immodestement à nouveau, que je trouve considérable pour un individu seul, est disponible gratuitement… avouons que pour quelqu’un qui aurait des visées mercantiles, ce serait un mode opératoire assez peu courant et probablement parmi les moins efficaces qui soient…
      Force a été de constater, entre autres via le groupe FB « Rénovation pertinente » que si vous considérez que les architectes, du fait de leur cursus d’école d’architecture, seraient en capacité de tout faire et, surtout, tout faire bien, à tout le moins le public ne le considère pas ainsi… ce que je regrette !!!
      Si vous lisez mes articles, si vous visionnez mes vidéos, vous constaterez que je défends beaucoup plus la fonction d’architecte que je ne l’attaque.
      Maintenant « pourquoi avoir créé cette formation ? ».
      Créer une formation n’était pas l’objectif initial, je rêvais de créer un réseau de professionnels compétents pour conseiller, accompagner les particuliers dans leur quête de réponses à leurs questions. Pour ce faire il faudrait des cursus qui, précisément, abordent tous les aspects des bâtis et qui forment à l’écoute et la compréhension des occupants ou futurs occupants… je sais que je vais vous contrarier : je n’ai pas découvert ce cursus.
      Certes de nombreuses écoles diverses forment à des spécialités, certes des associations (dont l’Asder pré-citée) apportent elles aussi une part des connaissances, certes des professionnels, architectes entre autres, se forment au long de l’exercice de leurs activités, mais, reconnaissons le, s’ils se forment au fil de l’eau c’est bien qu’il y a une carence en amont…
      Alors, si l’adage populaire disant « qui aime bien châtie bien » est souvent vrai, j’admets que, parfois, conscient que vous êtes parmi les plus sollicités, peut-être parmi ceux qui ont une des plus grandes connaissances de l’acte de construire, j’écorche un peu votre profession, mais toujours, absolument toujours, en proposant de compléter ce qui pourrait manquer dans le cursus d’architecte pour que vous deveniez un des maillons les plus performants, non plus seulement de l’acte de bâtir, mais aussi, et ce n’est pas véritablement la même chose, de l’acte de rénover.
      Certains de vos confrères l’ont compris puisque, à titre informatif, la catégorie socioprofessionnelle la plus représentée dans notre formation sont les architectes !
      J’ai, par ailleurs, eu l’immense bonheur d’intervenir pour conseiller certains de vos confrères pour leur maison personnelle, et ça a toujours été un très grand plaisir car nous avons, chacun avec son savoir et ses expériences, contribué à l’aboutissement vers le meilleur possible pour leur habitat et les habitants qu’ils sont eux-mêmes.
      J’ai aussi eu l’immense bonheur que mon 1er ouvrage « Maison écologique, construire ou rénover » soit préfacé par l’un de vos confrères, et pas des moindres… en tout cas à mes yeux : Philippe Madec !
      En conclusion, je suis désolé que vous ayez analysé cet article comme une attaque de votre profession, j’aurais tant aimé qu’il soit ressenti comme une proposition de complémentarité… j’espère y avoir contribué via ma réponse et vous compter, dans les quelques mois qui viennent (fin 2022 ou début 2023) à une visioconférence qui sera donnée conjointement par un architecte, connu et reconnu parmi les architectes et… moi-même, pour expliquer précisément nos complémentarités et tout le bénéfice qu’il y aurait pour les particuliers qui consultent les architectes et pour les architectes eux-mêmes à ce que personne, ni las architectes, ni nous-mêmes « Soigner l’habitat » et le réseau des habitologues, ni quiconque, ne se considère dépositaires du savoir ultime, nécessaire et suffisant.
      Retrouvons de la sérénité et de la modestie, ce sera bien pour tout le monde !

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