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  • L’isolation sous plancher ou dalle en 7 points
Isolation par le sol

Après les opérations visant à isoler des combles perdus pour 1€, il semble que ce marché soit devenu très porteur… si ce n’est pour les utilisateurs, au moins pour les réalisateurs ou, pour être encore plus clair… pour ceux qui vendent ces isolations de sol, isolation sous plancher, isolation sous dalle et autres appellations de ce type d’intervention.

Il est assez simple d’expliquer ce qu’il faut en penser et je vais le faire au fil de cet article.

Je vais aborder ce sujet de façon très simple, en trois catégories : les points POUR (au nombre de 3), les points CONTRE (au nombre de 2), les SOLUTIONS (au nombre de 2) et je conclurai par… la CONCLUSION.

Dans les points 1, 2 et 3, je pose les potentats, dans les points 4 et 5, je développe les résultats qu’on peut en attendre, dans les points 6 et 7, je présente des solutions efficaces.

Les points POUR

Voyons d’abord les bénéfices potentiels ou… les espoirs de bénéfice.

J’ai classé ici les 3 points qui peuvent justifier du déclenchement des travaux. Il s’agit d’opportunité ou d’espoirs.

J’apporterai des réponses plus avant, y compris dans ma conclusion.

1) Gratuit (ou quasiment !)

Père noël

C’est malheureusement l’argument le plus souvent entendu et mis en avant.

Mais est-il sérieux de faire réaliser des travaux pour cette raison, la bonne réflexion ne serait-elle pas

  • Pourquoi ?
    • vais-je connaître un gain en confort ?
    • réaliserai-je des économies de chauffage ?
    • y aura-t-il bénéfice pour l’environnement, la planète ?

Or non, rien de tel dans ce point 1, c’est uniquement pour la raison de quasi-gratuité, parce que “j’y ai droit !” que le chantier est commandé.

Aucune réflexion n’est menée sur les plus et les moins, les avantages et les inconvénients, la pertinence réelle… Cependant, indéniablement, c’est quasiment gratuit !

2) L’espoir de consommer moins

Il est humain, il est même sain d’espérer consommer moins d’énergie.

En effet, c’est non seulement profitable pour son propre porte monnaie, mais aussi au niveau des consommations de ressources et de la pollution (moins de consommation, moins d’émission de micro-particules, moins de rejets de CO2…) .

Reste à constater si cette quête deviendra réalité ou en restera à l’espoir, voir à une frustration (voir ci-avant points 4 et 5).

3) L’espoir d’un gain en confort

Là aussi, il est humain d’espérer bénéficier de confort, surtout s’il est offert gratuitement !

Ce serait formidable que cette aspiration devienne réalité, non seulement pour le propre bien être de l’occupant mais aussi, pour son porte monnaie.

En effet nous cherchons à compenser, corriger les  inconforts, dont un très désagréable : le froid aux pieds

Sauf à trouver une solution, pour l’amoindrir ou, mieux, le supprimer, il faudra chauffer plus pour le contrecarrer.

Il semble logique de penser qu’isoler sous un plancher en limitera la baisse de température. Mais est-ce bien la température du sol qui est déterminante ?

Les points contre (car non atteinte des objectifs)

Hélas, force est de constater que les espoirs seront déçus, en tout cas si on s’en tient à l’isolation sous plancher seule.

4) Economies de chauffage

Le sol non isolé d’une pièce chauffée, se situe généralement entre 12 à 16°C, selon sa situation et sa composition.

Attendu que l’objectif est, le plus souvent, d’atteindre une température ambiante de 19°C (rappel : température maximale légale en France), il est évident que le sol du niveau bas laisse fuir des calories.

thermostat
thermostat

Le seul moyen de maintenir une ambiance générale à une température donnée est de compenser une migration de l’intérieur vers l’extérieur par un apport de chaleur. Ceci peut se faire de façon passive et donc totalement gratuite, par exemple via la captation directe de rayonnement solaire au travers d’une menuiserie vitrée.

Si cet apport est insuffisant, il faut faire appel à des systèmes dits actifs (plus simplement, il faut chauffer artificiellement).

Tout chauffage actif représente un coût, tant pour la fabrication de l’équipement, son achat, son installation que du fait de l’énergie consommée lors de son utilisation (électricité, gaz, bois…). C’est aussi  une source d’émissions indésirables.

Vouloir limiter ce coût et les désordres engendrés est légitime… mais ils sont de quel ordre ?

Le volume des fuites qu’il faudra compenser

C’est bien ce dont il faut se soucier en ce qui concerne cet aspect “économie”, c’est bien ce qu’il va falloir compenser en terme de perte.

Assez unanimement il est admis que ce poste du sol correspond à 7% du total des fuites d’une maison.

Le bénéfice économique possible

Imaginons une maison de 100 m2 habitables, classée D dans le cadre d’un DPE, soit nécessitant en moyenne 200 kWh/m2 hab/an pour compenser les pertes. Le chauffage engendré pour compenser la perte liée au sol serait donc de : 200 x 7% x 0,10€ (prix moyen du kWh en France en 2020, allant de 0,04€ pour du bois bûche à 0,155€ pour l’électricité), soit 1,40€ par m2, donc 140€ en total annuel.

Le bénéfice économique constaté

Si, comme c’est l’immense majorité des maisons en France, les murs sont isolés (quand ils le sont!) par l’intérieur, sauf à réaliser leur isolation en même temps… et par l’extérieur, en coupant les balcons et autres avancées extérieures diverses en béton que sont les balcons et terrasses, la périphérie de la dalle fuira par ce qu’on appelle le nez de dalle.

La surface totale impactée par cette fuite des nez de dalle est de l’ordre, en moyenne, de 50% de la surface totale (impact jusqu’à 1 mètre du contact extérieur), ce qui, bien sur, limite l’efficacité de l’intervention globale de cette isolation sous dalle.

Attendu qu’aucune isolation n’est efficace à 100% dans le sens où, au mieux, elle limite et ralentit les fuites, il ressort du cumul de ces deux faits que l’efficacité réelle, sous réserve d’un travail bien fait, est de l’ordre de 50% de la fuite initiale, donc l’économie réelle sera dans notre -exemple ci-dessus de 140 x 50% = 70€.

Ceci peut, en comparaison à une réalisation à 1€, représenter un beau retour sur investissement…

Le bénéfice réel

Attendu que, même dans le cadre d’une intervention à 1€, l’entreprise qui aura réalisé les travaux perçoit bien plus que le fameux euro résiduel, il faut tenir compte de la dépense réelle totale, à savoir, a minima, le cumul des aides qu’elle aura perçues en lieu et place du propriétaire.

A ce jour octobre 2020, 2100€ de prime coup de pouce pour 100 m2 d’isolation sous dalle et un crédit d’impôt de 30% du prix total, que je situe à 3000€ (les intervenants proposant ces opérations facturent en général le maximum possible permettant d’arriver à ce résiduel de débours de 1€). Dans notre exemple on arrive bien à 3000 – (3000*30%) – 2100 = 0€. Ceci est extrêmement proche du 1€ résiduel et l’approximation ne changera rien sur la réalité économique du chantier.

Ce débours de 3000€, en admettant une économie annuelle de 70€ tel que démontré ci-avant, engendre un temps d’amortissement de 3000 / 70 = 42,85 ans !

5) Elimination du froid aux pieds

Pied nu, faut-il isoler par le sol
Pied nu, faut-il isoler par le sol

Le froid aux pieds est dû à la conduction entre éléments, entre matériaux.

Il s’agit d’un transfert de calories entre un point chaud et un point froid, ce type de migration a pour nom la conduction (vidéo). Le fonctionnement est assez simple : une particule froide cherche toujours à “pomper” les calories d’une autre particule, plus chaude, avec laquelle est en contact. Une loi physique est la cause de cet échange : le froid attire le chaud.

Un peu de jus de cerveau, c’est essentiel pour comprendre

Une fois ce transfert réalisé, du chaud vers le froid, que fera le matériau “capteur” de ces calories ?

Il les transportera plus ou moins vite d’un point à un autre du matériau selon sa nature et surtout selon sa chaleur spécifique (la chaleur spécifique est la quantité d’énergie nécessaires pour faire gagner un degré Kelvin à 1 kg de matière, elle est exprimée en joules par kilo par degré Kelvin (J/kg/K).

Pour information, les matériaux minéraux ont une chaleur spécifique faible (de l’ordre de 800 à 850 joules pour de la pierre, du béton, du verre, du carrelage… vous trouverez un tableau de diverses matières dans mon livre “Maison écologique, construire ou rénover”, aux éditions “Terre vivante”).

A contrario, les matériaux d’origine végétale ou animale ont généralement une chaleur spécifique beaucoup plus importante (1950 à 2000 J/kg/k pour le bois, 1600 pour la laine de mouton).

Les calories ne pouvant se situer qu’en un endroit en même temps, plus la chaleur spécifique d’un matériau est faible, moins ce matériau en stockera par kilo et plus vite elles se déplaceront vers un point plus lointain, a contrario, face à un matériau à forte chaleur spécifique, les calories stagnent là où elles sont captées, ce qui fait artificiellement augmenter la température de surface du matériau et génère une sensation de chaud.

Que font ma dalle et mes pieds ?

Le dessous des pieds est aux environs de 28 à 30°, alors que celui du sol est couramment de 12 à 16° (voir ci-après), donc les calories vont du corps vers le plancher.

Si le sol est une dalle, comme expliqué ci-avant, sa chaleur spécifique étant faible, les calories s’y déplacent vite. Ce faisant, elle ne monte guère en température au point de contact avec les pieds. La conséquence de ceci est qu’elle va “pomper” énormément de calories sous les pieds et que le corps, doué de ressenti, enverra une information au cerveau : “Attention, tu perds tes calories, situation, dangereuse !”. Cette information incite à rechercher un endroit plus favorable pour mettre les pieds et génère ce qu’on appelle … un sentiment d’inconfort !

Que change une isolation sous plancher au plan température du sol ?

Excepté si le plancher bas est ouvert aux quatre vents car la construction a été posée sur poteaux ou pilotis, auquel cas j’espère qu’il aura déjà été isolé, quels améliorations seront-elle constatables ?

  • Cas sur vide sanitaire : la température y régnant, même en plein hiver, est généralement de l’ordre de 11 à 12°, donc le différentiel entre la face exposée à la partie habitable et celle exposée au vide sanitaire est de 19 – 11 = 8°C
  • Cas sur sous-sol : la température qui y règne en moyenne l’hiver est de l’ordre de 9 à 10°, soit un delta T maxi entre les deux faces de 10°
  • Cas d’un terre plein : la température du sol, au-delà de 1 mètre de l’extérieur, est de 12°, soit un delta T entre les deux faces de 8°.

Le fait d’isoler réduit les delta T au mieux de 2°, autant dire que cela ne changera quasiment rien sur la vitesse et le volume du transfert des calories entre le dessous des pieds et le plancher et que donc, si inconfort il y avait avant d’isoler, inconfort il y aura après !

Constat général

Les espoirs décrits en 2 et en 3 ne sont pas atteints, on peut même dire qu’on sera carrément dans la frustration car il n’y aura eu quasiment aucun progrès, ni au plan économique, ni au plan confort, ce qui a été mis en évidence dans les points 4 et 5.

Le point 1 lui-même n’est pas atteint.

En effet, en réalité, les Certificats d’Economie d’Energie (CEE) sont eux-mêmes abondés par une sorte de ponction faite sur le chiffre d’affaires de ceux qui nous vendent de l’énergie et que, bien sûr, ils ont intégrée à leurs prix facturés. En quelque sorte nous récupérons avec une main ce que nous avons donné avec l’autre.

Les aides publiques diverses sont elles-mêmes issues de… nos impôts ! Pour le dire autrement qu’au sujet des CEE, c’est un système de vases communicants !

J’ai déjà dénoncé de tels faits dans ma vidéo “coup de gueule” et dans mon article intitulé au sujet des aides à la rénovation, énergétique.

Alors, que faire ?

Si l’isolation sous dalle ne résout rien, ou si peu, est-il possible, malgré tout, d’améliorer les choses, tant au niveau économique que du confort ?

Heureusement OUI, ON PEUT FAIRE QUELQUE CHOSE !

6) changer le parement du sol

Il suffit, par exemple, de passer de carrelage à du parquet.

L’opération est la plus lourde des deux alternatives que je propose mais n’est pas pour autant la plus efficace.

Attention de ne pas succomber à la tentation du faux parquet, style parquet clipsable de faible épaisseur ou, pire, mélaminé. Non bien sûr, du vrai, en bois, du massif.

L’amélioration sera sensible mais pas forcément transcendante car, de faible épaisseur, même dotés de meilleures diffusivité et chaleur spécifique, il faudrait aux parquets disposer d’un lambda de meilleur niveau. 

D’autres supports sont aussi très efficaces et, plus minces que du parquet, ils peuvent parfois être mis en œuvre directement sur le carrelage, ne générant ainsi pas de gros travaux. C’est ainsi que la pose d’un vrai bon linoléum, d’un jonc de mer ou d’une moquette peuvent améliorer le confort (en ce qui concerne cette dernière, préférer des matières nobles). 

7) interposer un interface entre le plancher et les pieds

Le moins coûteux, le plus simple, le plus aisé à réaliser, le plus facilement réversible et/ou évolutif consiste à interposer un matériau ad hoc entre le revêtement de sol, quel qu’en soit la nature, et les pieds

Cette solution présente un autre avantage : elle est réalisable de plusieurs façons.

Les charentaises

Confort thermique
Confort thermique

En allant du plus simple au plus complexe, indéniablement, la version charentaises ou autres chaussures à semelles en matériau non conducteur tel que du bois ou du caoutchouc est de très loin la moins onéreuse. Elle est d’autant plus efficace que les semelles sont épaisses.

Les tapis au sol

Cette solution, très pratiquée autrefois, est, elle aussi simple à mettre en œuvre.

tapis pour ne plus avoir froid au pied
tapis pour ne plus avoir froid au pied

Il n’est pas nécessaire de l’appliquer sur l’intégralité de la surface car nous ne sommes exposés à du ressenti d’inconfort que là où on ne se déplace pas. En effet, le mouvement réduit trop les temps de contact pieds/sol pour que les échanges de calories puissent se produire.

Il s’agit de disposer des tapis dans tous les lieux où l’on reste statiques : sous les tables, sous le bureau, devant les fauteuils ou le canapé, à la sortie du lit, juste avant d’enfiler les charentaises.

Conclusion

Les solutions consistant à isoler la sous face des dalles ou planchers sont inefficaces contre les fuites de calories et leur nécessaire compensation par du chauffage, donc ne permettent pas vraiment de réaliser des économies à l’exploitation.

Elles ne permettent pas mieux d’améliorer le confort car, isolé en sous face ou non isolé, un support minéral est caloporteur. Si rien d’autre que l’isolation en sous face n’est réalisé ou adopté, si inconfort il y avait avant d’isoler, inconfort il y aura après !

Heureusement des solutions simples et, de plus, peu (ou en tout cas moins) onéreuses sont possibles et efficaces.

Il suffit soit de changer de parement, soit d’interposer un interface entre la dalle et les pieds, soit en optant pour le port de charentaises, soit en interposant un interface de type tapis entre le sol et les pieds.

Cerise sur le gâteau

Si, avec les dernières solutions, simples et accessibles, le confort est amélioré, son ressenti peut être effectif à une température ambiante moindre et donc, au final, sans véritablement isoler il sera vraiment possible de chauffer moins et donc de dépenser et polluer moins !

Déplorable

Ce n’est pas ce qui est préconisé, ce n’est même pas prévu dans les aides potentielles alors que c’est ce qui est le plus efficace, le plus durable, le plus simple et le moins impactant pour la planète et le climat, pourquoi donc ?

Je plagie une pub pour une petite voiture française : “Pas assez cher mon fils !

…Peut-être aussi que ça ne génère pas assez de production et de travaux, vous savez, ce qui est nécessaire pour la croissance… j’arrête là, je vais devenir mauvaise langue !

Crédit photo :

Pixabay  Antranias,  Free-Photos,   ri, Alexis

Claude Lefrançois


Après 30 ans dans le bâtiment, ancien charpentier, ancien constructeur, ancien maître d’œuvre, formateur dans le bâtiment, expert en analyse des bâtis anciens avant travaux, auteur de nombreux articles et d’un livre “Maison écologique : construire ou rénover” aux Ed. Terre vivante, auteur de 2 ebooks disponibles sur mon blog, je suis désormais retraité.
Je mets mon temps disponible et ma liberté d’expression à votre service : j’observe et j’analyse, au besoin je dénonce ou émet des idées.
Bonne lecture.

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  1. Bonjour Claude.
    Article très intéressant, et encore une fois on constate que les solutions qui donnent un résultat immédiat sont souvent celles qui étaient employées par nos aïeux, et que nous avons "oublié"… U
    ne question : l'effusivité des matériaux employés au sol étant une clé du confort, que pensez vous de la pertinence d'un système de chauffage par le sol ? si les matériaux sont adaptés en terme d'effusivité, la mise en place (en rénovation) d'un chauffage par le sol se justifie-t-elle réellement?

    1. Bonjour Christophe,
      Votre question est très pertinente, merci d’alimenter les échanges.
      Je décris des travaux envisagés dans de l’existant et il faut partir de cet état da fait.

      Cependant, si des travaux importants de réhabilitation sont envisagés ou engagés, que l’habitat va, de facto et du fait de ces travaux, être rendu inhabitable quelque temps, si le chauffage fait partie des travaux envisagés … pourquoi pas.… Encore que l’expérience démontre que le confort global est au moins aussi bon (en prenant en compte les préconisations de l’article : semelles épaisses, tapis, lino…) en travaillant sur un chauffage via les murs et sur l’effusivité des parements.
      De plus, le besoin de chauffage est alors moindre.

      Si la dalle et le plancher sont pré-existants et que, attendu que les interventions visées sur les maisons bénéficiant des aides actuelles consiste à intervenir le moins possible sur la partie habitable, un chauffage au sol n’est pas pertinent.
      En effet, cette option forcerait à engager des travaux très importants (dépose de tous les éléments tels que cuisine, cheminée, déplacement de tous les meubles, incidence probable sur l’installation électrique car les gaines sont généralement noyées dans la chape pré-existante, reprise des plinthes…).
      Ces derniers, ainsi que ceux liés au plancher chauffant lui-même, ne seront jamais amortissables ni au plan financier ni sur le plan de la consommation de ressources et d’énergie pour leur réalisation en comparaison des économies qu’ils génèreront dans ces mêmes domaines du fait d’une exploitation moins gourmande.

      Par ailleurs, pour un plaisir et un petit confort personnels mais non primordiaux, pouvons-nous, avons-nous le droit de consommer des matériaux et de l’énergie qui, c’est certain, manqueront un jour aux générations futures ?

  2. Bonsoir,
    Merci pour cet article qui comme d'habitude nous amène à avoir un regard critique sur ces "vérités" que nous assènent les industriels et que relaient religieusement et sans examen les vendeurs, les experts, les artisans, et hélas beaucoup trop d'écolos dogmatiques.
    J'ai néanmoins quelques interrogations.
    1undefined Vous écrivez en parlant du sol : "Le fait d’isoler réduit les delta T au mieux de 2°"… pouvez-vous élaborer, je ne suis pas sûre de comprendre sur quoi se base cette affirmation.
    2undefined Quand on voit le coût complet pour réaliser le sol isoléundefinedperspirant qu'on nous propose (fouilles+terrassement+ geotextile + granulat de verre type Misapor+ geotextile + chappe chaux + revêtement) cela fait réfléchir. Il s'agit d'une grange en moellon calcaire du XVIIIe avec sol en terre battue.
    3undefined A vous lire il semblerait plus utile de limiter les frais et de se concentrer sur la pose d'un vrai parquet massif sur lambourdes avec des tapis deci-delà? et dans ce cas faut-il quand même isoler un minimum (bien moins que les 30 cm de Misapor), sous et entre les lambourdes?
    Merci PapyClaude pour votre éclairage
    Catherine

    1. Bonnjour Catherine, merci d’apprécier mon travail, ça encourage à le poursuivre.
      Je base mes observations sur ma propre maison, achetée en 2012, ancienne ferme bourbonnaise d’environ 80 à 120 ans selon les pièces, à murs en pierres montés à la terre, malheureusement crépis au mortier au ciment « Portland » intérieur et extérieur (donc le contraire de ce que je préconise, je me siuis dit que ce serait l’occasion d tester… et c’est vrai, je peux tester, parfois un peu trop, mais j’ai énormément progressé avec divers essais que j’y ai réalisé, sans compter tout ce que je vais encore y tenter, essayer…
      Elle a subi les affres des aménagements « modernes » vers 1960 à 1965, au profit de l’ancien instituteur de la commune, donc à l’époque encore un notable, donc on le servait bien !
      Voici le lien vers une vidéo que j’y ai faite et qui présente ce que le crépi au ciment peut faire dans d telles maisons : https://www.youtube.com/watch?v=0vLkC9xv9-I&t=3s

      Point 1) J’y dispose d’un séjour avec parquet, sur une cave, et j’ai isolé le plafond de cette dernière (donc mon plancher) avec 20 cm de laine de bois moyenne densité que j’ai positionnée « à fort » entre les solives. J’y dispose aussi d’un hall d’entrée et d’une cuisine bénéficiant d’un carrelage mono cuisson de l’époque, posé directement sur sur terre plein, sans isolant et, disposant du matériel ad hoc, j’y relève régulièrement les températures, tant des parois qu’ambiante, et aussi l’humidité relative. Les 2° d’écart sont ce que je constate… et qui s’explique facilement : je ne dispose plus de l’apport des calories du tréfonds.
      Je dois reconnaître que le confort du parquet est un peu meilleur mais la différence n’est pas transcendante. Il est nettement amélioré là où j’ai disposé des tapis. Les économies d’énergie ne sont pas vraiment quantifient-bles mais en s’appuyant sur la physique du transfert des calories et sur le % des fuites d’origine par les sols, il est évident que ça doit s’approcher du niveau peanuts !

      Par ailleurs, ce dont j’ai le plus souffert dans cette maison aux débuts de son occupation, c’est l’humidité. Jedevais « bassiner » mon lit avec des bouillottes avant d’y pénétrer pour que, chaleur aidant, je ne souffre pas du ressenti d’inconfort de draps humides !
      Ayant ôté le crépi sur l’une des faces des murs extérieurs, je relève dans une des pièces non cg-hauffées, à l’instant,, 03 oct 2020, à 23h00 : 15,55° et 61,40% d’humidité relative, ce qui donne, selon la « calculette »Rotronic », une teneur en eau de 7,19 gr par kg d’air. Cette teneur en eau, à 19°, donne une HR de… 44%, limite trop sec, ceci avec des murs non isolés alors que nous connaissons une période de pluie assez intense ! Comme quoi, quand on fait ce qu’il faut, les choses se passent bien. Précision : je dispose d’une bonne VMC !

      Un de nos drames c’est que les affirmations faites par divers professionnels s’appuyant sur ce qui semble être, mais ce n’est pas parce qu’on croit que… que les choses se passent comme on les imagine. Par contre, dès lors qu’elles semblent pouvoir être d’une certaine façon, alors il est facile pour quiconque de s’appuyer dessus ou, simplement, ne pas dédire, ne pas avertir de son erreur pour vendre ce que l’autre est prêt à acheter.
      De plus, ceux qui votent les lois n’y connaissant rien, ils s’appuyant sur des « conseillers » eux-mêmes renseignés par les lobbyistes et d’un coup, on voit fleurir ce genre d’aberration que sont les isolations sous plancher, mais il en va de même pour les VMC Double Flux, sur lesquelles j’ai déjà écrit et que je décortiquerai également ici, tout comme de penser qu’un puits climatique (ou canadien) serait de nature à permettre de faramineuses économies de chauffage l’hiver, la récupération de l’énergie de l’eau chaude rejetée… Tous ces exemples apportent un peu, de l’ordre aussi de peanuts, mais ça n’empêche en rien de laisser croire que…
      D’ailleurs il faut reconnaître que beaucoup de vendeurs ou d’artisans commercialisent et installent ce genre de « gadgets » avec la certitude de vrais et grands services rendus à leur client.
      (voici le lien vers une vidéo montrant les méfaits de ce genre d crépi sur des murs anciens)

      Point 2) il est évident que les travaux réalisés ne seront pas amortissables, ce qui, à la limite, bien que désagréable, pourrait ne pas être dramatique si ces travaux n’engendraient pas eux-mêmes de grosses consommations d’énergie et de ressources qui, en plus de relâcher des GES dans l’atmosphère, manqueront à nos descendants.

      Point 3) il faut aller jusqu’au bout du raisonnement, isoler un peu n’apporte pas le meilleur des 2 mondes mais le cumul des inconvénients des 2. Il peut être pertinent d’isoler la périphérie jusqu’à 80 cm ou Un mètre de l’extérieur, mais pour les parties plus vers le centre, la majorité donc, il suffit de faire un hérisson, éventuellement ventilé ou drainé, avec de la pierre roulée pour empêcher les remontées capillaires, d écouler une chape à la chaux dessus et finir avec le parement de sol selon vos gouts (bien sûr pas étanchéifiant de sorte à permettre une bonne perspiration, source de confort l’été, ce qu’on oublie toujours). Soit dit en passant, le verre cellulaire nécessite de grandes quantités d’énergie pour sa fabrication.

  3. Bonjour,

    Merci pour cette article, c’est actuellement mon cheval de bataille…
    J’ai acheté un hangar pour construire notre maison, j’essaye de le faire de là meilleur manière, mais n’étant pas du bâti et étant plutôt entouré de personne faisant du « bâti tradi » Je suis à la recherche de conseil.
    Après avoir isolé mon bâtiment en flocage, viens le problème du sol.
    Je pensais remonter la hauteur du sol pour arriver à hauteur de mes baies vitrées et par conséquent en profiter pour isoler le sol.
    Je cherche la solution la moins onéreuse mais je sèche, à la lecture de votre article, j’en conclus que je ne devrais pas m’embêter à isoler, j’aurais donc un vide d’air entre ma dalle béton et mon Futur plancher Bois et cela serais suffisant ?
    On m’avait conseillé, de mettre un polyane et de remplir entre mes lambourde en vermiculite ou en ouate de cellulose…
    La 3ème option était de réaliser une chape auto lissante en mousse à cellule fermée sur 7cm, coup de l’opération 6500€ et je ne serais toujours pas à hauteur de mes baies vitrées…
    Que me conseillerez vous ?

    Merci d’avance pour votre retour

    1. Bonjour papy Claude bravo dalier explication théoriques accessibles (malgré la complexité des sujets) et retour d'expériences réalisées …
      1) le parquet ou la moquette en rdv'c c salissant, le carrelage est incomparable en entretien..(mais on pourrait le faire sur un plancher bois avec une natte de desolidarisation dita?) Pour éviter le matériaux froid de la dalle?
      2) comme la Vmc est située ds les pièces humides les gens croient logiquement que c pour évacuer l'humidité après la douche ("on peut ouvrir la fenêtre") ce n'est pas du tout intuitif er visible sue c pour réguler en permanence l'humidité de la maison
      Même si vous l'expliquer ds certaines vidéos, ces explications sont peu répandues c le réflexe de toute personne naïve en bâtiment mais c incroyable de voir qu'on résoud tant de pbs par une opération si peu coûteuse! (Vmc ..ou vmr..) c fou comme on peut dépenser de l'argent pour rien par une mauvaise analyse et des croyances erronées!

      1. Merci Sophie, vous avez raison, on n’applique jamais assez la loi de Pareto : résoudre 80% d’un problème avec 20% des ressources qui seraient nécessaires pour atteindre la totalité !

  4. Merci Claude,

    Très belles analyses et super conseils!…

    Dommage que vous ne soyez pas consulté par le Gouvernement…

    Bonne continuation et merci encore.

    François pour Lefrançois.

    1. Merci François,
      Je ne pense pas pas être un jour consulté par un gouvernement, cependant j’aimerais beaucoup, mais si on m’écoutait de A à Z selon ce que je constate et ce que je préconise, il y aurait un vrai bouleversement.
      Cependant, de plus puissants que moi s’y sont essayé et cassé les dents, à commencer par Nicolas Hulot et, je n’ai guère de doute, un jour ou l’autre Barbara Pompili lorsqu’elle ne voudra plus avaler de couleuvres.

  5. Bonjour Claude,
    Merci pour votre article très éclairant. Nous venons d'acheter une maison dont une extension a été construite au-dessus d'un vide sanitaire ouvert aux 4 vents (cette pièce est ainsi légèrement surélevée par rapport au reste de la maison). Le plancher est en osb et non-isolé, que nous conseilleriez-vous ? Une isolation par l'extérieur ne pourra avoir lieu immédiatement, nous cherchons donc des solutions correctes de moyen terme (retirer l'osb pour mettre de l'isolant entre les lambourdes? quid d'un frein-vapeur?). Merci beaucoup,

    1. Bonjour Elise,

      Pour bien répondre, il faudrait connaître la hauteur des solives. Il est possible de retirer l’OSB partout, de venir clouer en bas des solives, des petites pièces de bois (des linteaux) et créer des caissons entre chaque solive. Et ensuite remplir les caissons avec de la ouate de cellulose en vrac ou un autre isolant d’origine végétale. Il est ensuite possible de remettre le plancher d’origine s’il n’est pas trop endommagé.

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