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  • Rénovation d’une maison brique : Isolation, correction thermique ?

Quel est le but d’une rénovation ? Que l’habitation soit à notre goût et qu’elle soit performante thermiquement. Et pour que cette rénovation soit la plus performante et la plus pertinente possible, c’est l’ensemble du bâti qui doit être pris en compte, et analysé avant travaux.

Voici l’exemple d’une analyse d’une maison en brique, dans le Bourbonnais (Allier).

Cette analyse commence par une petite promenade à l’extérieur, à la rencontre du terrain et de ses essences. Passionné de nature et d’arbres, et habitant également le Bourbonnais, je ne peux que conseiller de planter de l’acacia. Excellent pour nos amies les abeilles, il résiste aussi fort bien aux variations climatiques (pour l’instant du moins), tout comme le bouleau. Le bois de peuplier, lui, est à utiliser en post-combustion. Il s’agit d’un bois léger, et plus un bois est léger et plus il brûle vite. La post-combustion permet de tirer le meilleur de cette chauffe. Il peut également être utilisé dans un poêle ancien qui a énormément de masse et donc, qui stocke.

Qu’est-ce qu’une rénovation globale ?

Dans cette maison, tout ce que je déconseille avait été mis en œuvre par les anciens occupants : placo, laine de verre, crépis ciment sur tous les murs intérieurs,… Et à mon arrivée, Estelle et Martin avaient déjà réalisé un incroyable travail en décrépissant leurs murs.

Ils m’ont appelé car ils souhaitent réaliser une rénovation globale (isolation, chauffage, ventilation,..). Une rénovation globale certes, mais aussi performante et…pertinente ! Une rénovation la moins onéreuse possible aussi, en récupérant un maximum d’éléments.

Ainsi, dans cette vidéo, je parle isolation (chaux/chanvre) mais aussi et surtout correcteur thermique. Et oui, correcteur thermique et isolation ne signifient pas la même chose !

Je vous explique comment récupérer la terre des vieux enduits, comment la faire sécher, comment la tamiser (tamis de 4 mm puis de 2 mm) pour ensuite la réutiliser et comment installer des hourdis sans fonds afin que l’air s’évacue seul.

Comment refaire un sol à moindre coût ?

Vous êtes nombreux à vous poser ces questions : comment s’y prendre avec les sols ? Comment faire pour qu’ils ne perdent pas trop de calories l’hiver ? Faut-il les isoler ? Pour répondre à ces questions, c’est comme pour tout, nous devons comprendre comment ils fonctionnent et comment fonctionne la température de l’air. Elle est générée par un complexe : les courants d’air et la température du sol. Le sol est à une température donnée et cette température réchauffe ou rafraîchit l’air ambiant. Le rayonnement solaire nous envoie de l’infrarouge, si on le capte, la température de l’air augmente et, la nuit la voûte céleste tend vers le 0 absolu, soit -273°C, sauf s’il y a des nuages.

Un rayon lumineux qui se déplace est une énergie en mouvement, il n’a pas de masse, donc pas d’effet de choc, mais il a quand même une énergie. Tout ce qui est à plus de -273°C (autant dire, tout), émet du rayonnement.

Il est généralement admis que pour être dans le confort, il faut que le taux d’humidité relative soit à 55°% et la température à 19°C. Le sol a lui-même une température déterminée, ainsi, à 1m50 de profond, il est à environ 12-13°C. L’été, il n’y a qu’une paroi qui ne subit pas l’influence de la chaleur du toit, c’est le sol, qui est donc à 12-13°C. Comme le froid attire le chaud, les calories vont s’évacuer par là…sauf si le sol est isolé ! Et pour éviter le syndrome des pieds froids l’hiver…on met des chaussons et on installe des tapis d’1cm, partout où l’on stagne.

Comment isoler un mur déjà existant ?

Pour les murs, Martin et Estelle ont opté pour des blocs de chaux/chanvre, se montant au mortier chaux. Attention, n’oubliez pas que la chaux…ça brûle ! Protégez-vous en appliquant de l’huile sur votre peau et bien sûr, portez des lunettes !

Plus la continuité est parfaite entre le bloc et le mur, meilleure sera le transfert de la vapeur d’eau. Donc, au fur et à mesure que les blocs sont montés, il faut glisser, entre eux et le mur, du mortier chaux/sable.

Ensuite, il est possible de terminer avec un enduit terre (si elle s’y prête).

Petit récapitulatif

Le bloc chaux/chanvre va empêcher la chaleur d’aller trop vite dehors (vidéo à 1h27) mais il n’a pas une effusivité extraordinaire. Un enduit massif va permettre de renvoyer le rayonnement. Pour cela, il doit être le plus lisse possible, donc, le corps d’enduit doit être dense et l’enduit final de quelques mm, bien tamisé et bien serré.

Estelle et Martin auront donc 1 enduit contre le mur, 1 deuxième contre le bloc, grossier, un enduit de finition et 1 badigeon s’ils veulent une couleur différente.

Si vous souhaitez en apprendre davantage, je vous invite à regarder ma vidéo de l’analyse complète de la maison d’Estelle et de Martin mais aussi celle-ci, consacrée uniquement aux correcteurs thermiques et à lire mon article sur le rayonnement thermique.

Claude Lefrançois


Après 30 ans dans le bâtiment, ancien charpentier, ancien constructeur, ancien maître d’œuvre, formateur dans le bâtiment, expert en analyse des bâtis anciens avant travaux, auteur de nombreux articles et d’un livre “Maison écologique : construire ou rénover” aux Ed. Terre vivante, auteur de 2 ebooks disponibles sur mon blog, je suis désormais retraité.
Je mets mon temps disponible et ma liberté d’expression à votre service : j’observe et j’analyse, au besoin je dénonce ou émet des idées.
Bonne lecture.

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