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  • Rénovation, confort et transition énergétique

Des membres du groupe de réflexion et recherche du cercle thématique « The Shifters urbanisme et immobiliers », en soutien et au service de l’association « The Shift-project », m’ont proposé d’organiser une visioconférence dans laquelle j’aborde des sujets délicats tels que les passoires énergétiques, les performances thermiques et la surface habitable par habitant. J’y aborde également des notions essentielles pour qui veut comprendre son habitat et le rénover de manière pertinente : l’effusivité, la diffusivité, l’inertie, le lambda et le rayonnement.

Voici un court résumé de cette conférence que vous pouvez visionner ici.

Rénovation et passoires énergétiques

Au 1er janvier 2022, la France comptait 30 millions de résidences principales dont 17% qualifiées de passoires énergétiques.

Une passoire ! Donc, ça fuit ? Donc, il faut reboucher ? D’emblée, ce qui est pré-vendu, c’est une solution qui consisterai à limiter les fuites. Sauf que des fuites, si on cherche bien, on peut toujours en trouver.

Ce terme de « passoire » fait peur et induit en erreur. Je préférerai qu’on les qualifie d’habitats inconfortables, mais pour cela, il faudrait que l’on se penche sérieusement sur ce qu’est le confort…

Les DPE

Il n’y a pas que ce terme qui pose problème. Les DPE et la classification sont également problématiques. On enferme les gens dans un mode de pensée en leur disant que la chaleur est la solution à tout. C’est donc la course pour arriver à une température donnée…mais rien ne prouve qu’une fois cette température atteinte, les occupants seront bien chez eux ! Et je ne parle pas des ressources utilisées et perdues dans cette course folle, ni de leurs effets sur l’environnement…

Les DPE ne tiennent absolument pas compte du confort. Être classé A ne signifie pas être bien. De plus, ce « A » n’est même pas garanti dans le temps, ni même un temps, s’il est garanti pour quelque chose, c’est de répondre à une équation appliquée suite à une législation qui a imposée ce calcul.

J’ai donc réfléchi à une autre proposition, plus pertinente, il me semble : le DELTA. D (débours économique), E (exploitation), L (longévité), T (temps d’amortissement), A (action ou non-action ?).

Un prochain article à ce sujet verra bientôt le jour.

Lors de cette conférence, deux questions intéressantes m’ont été posées : est-ce que tous les bâtis doivent être sauvés ? Est-ce que tous les bâtis doivent être amenés à des niveaux BBC ? Je ne suis pas sûr de la pertinence, ni de l’un, ni de l’autre. Lors d’une rénovation, le mieux est peut-être de chercher à atteindre un niveau juste. Tous les bâtis sont différents et tous n’ont pas les mêmes capacités. L’état de vétusté et les diverses (mauvaises) rénovations peuvent avoir des conséquences lourdes, non anodines, dont il faut bien avoir conscience avant d’acheter.

Quels sont les critères de confort ?

Voilà une question primordiale !

J’ajouterai même : quels sont VOS critères de confort ?

La surface habitable

La surface habitable par habitant a beaucoup évolué, passant d’environ 14m2 en 1950 à 40m2 aujourd’hui ! Parfois plus. Mais avons-nous vraiment besoin d’aussi grand ? Pour quel usage ?

Gardons aussi à l’esprit que plus les surfaces extérieures sont importantes, plus les pertes sont grandes aussi !

Les notions essentielles à connaître pour bien rénover

Le confort est un ressenti, mais il semblerai que pour que la majorité des gens se sentent bien, l’humidité relative devrait être de l’ordre de 55% et l’air, stabilisé (absence de courant d’air).

Il semblerai également que nous perdions 60% de notre chaleur corporelle par échange de rayonnement avec ce qui nous entoure. Puisque que nous perdons autant de calories par rayonnement, pourquoi n’essayons-nous pas de les récupérer aussi par ce mode ?

Beaucoup de travail a été réalisé sur l’isolation. La sacro-sainte isolation ! On en parle partout ! Mais qu’en est-il des enveloppes, des parements ? Rien ! N’oublions pas qu’autrefois, les pierres n’étaient pas apparentes ! (enduit terre, tentures, boiseries,…)

J’ai déjà longuement expliqué ce que sont l’effusivité, la diffusivité et le déphasage. Et je le redis, ces notions sont essentielles pour qui veut se lancer dans une rénovation de bâti ancien !

Isoler, isoler…mais les parements alors ?

Les parements sont vraiment intéressants, encore plus pour les petites surfaces, petites surfaces qui, je le rappelle, sont probablement l’avenir ! En effet, si, au lieu de mettre 10-15 cm d’isolants, un parement de 5 cm est mis en place, certes, ce ne sera pas parfait (mais qu’est-ce que la perfection et doit-elle être atteinte ?), mais le résultat sera très correct, sans avoir perdu beaucoup de place !

Je vous conseille la lecture de cet article que j’avais rédigé il y a quelques temps.

Gardez à l’esprit que le choix des matériaux est important, tout comme le choix des couleurs.

Pour conclure cet article, je dirai la chose suivante : Il ne faut pas que nos bons plaisirs soient leurs galères de demain ! La pertinence, toujours,…

Claude Lefrançois


Après 30 ans dans le bâtiment, ancien charpentier, ancien constructeur, ancien maître d’œuvre, formateur dans le bâtiment, expert en analyse des bâtis anciens avant travaux, auteur de nombreux articles et d’un livre “Maison écologique : construire ou rénover” aux Ed. Terre vivante, auteur de 2 ebooks disponibles sur mon blog, je suis désormais retraité.
Je mets mon temps disponible et ma liberté d’expression à votre service : j’observe et j’analyse, au besoin je dénonce ou émet des idées.
Bonne lecture.

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