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  • Rénovation, construction : comment faire les bons choix ?

Projet de construction, projet de travaux dans le cadre d’une rénovation, les mêmes questions prévalent : – quels matériaux faut-il privilégier ? – quelle technique retenir ?

Faut-il préférer des fournitures peu chères, faciles à mettre en œuvre, facilement disponibles, ne nécessitant que peu de matériel et savoir-faire pour leur mise en œuvre ? Qui les mettra en œuvre ? Dans quel ordre faut-il intervenir ? …

Alors, comment faire ? A quel saint se vouer ?

Plusieurs articles sont nécessaires pour faire le tour de ces sujets importants.

Celui-ci est destiné à observer ce qui, au départ, doit présider aux choix.

Préalables

Les questions initiales sont souvent : – quel produit ? – quel matériau ? – quelle technique ? – à quel moment ? – dans quel ordre ? – par qui ou avec qui ? – que privilégier ? …

Les réponses à ces questions dépendent de contraintes et priorités qu’il va falloir respecter, c’est ce que nous allons développer ci-après.

Il faut donc inverser les habitudes : non plus s’intéresser initialement aux moyens, mais aux contraintes

Nous pensons que les maîtres d’ouvrage doivent rester les maîtres du jeu. Cet article s’adresse principalement à eux … mais pas que.

En effet, les donneurs d’ordres, les maîtres d’œuvre par délégation, les artisans et autres acteurs du bâtiment seraient aussi bien inspirés d’opérer et/ou conseiller et/ou prescrire tel que développé ci-après.

Nous avons classé les critères dans l’ordre qui, le plus souvent, prévaut, à savoir : attentes des occupants, contraintes liées au bâti et, enfin, accessoirement, ceux qui relèvent du respect de la planète … Est-ce le bon ordre ?

Attentes des occupants

Les occupants, qu’ils soient propriétaires ou locataires, ont bien sûr des attentes en ce qui concerne leur logement.

C’est un signe de notre époque, nous disposons désormais de nombreuses études sur divers sujets, l’habitat n’y fait pas exception. Ces enquêtes et/ou sondages nous permettent de bien connaître ces aspirations. Le premier objectif, entre autres de ceux qui font réaliser des travaux dans un habitat ancien est : l’amélioration du confort (pdf issu de l’ADEME).

Au plan confort d’hiver

Le 1er objectif, avec un taux qui ne souffre pas la discussion (cité 8 fois sur 10 par les particuliers), concerne le confort.

Paradoxalement celui-ci est très difficile à cerner, encore plus à définir, ce qui fait que chacun qui revendique de s’approcher de cet objectif le fait selon ses propres croyances de ce qu’est le confort, selon aussi ses propres ressentis du confort … 

Difficile dans ces conditions de recommander des solutions, des “niveaux cibles” ou des prescriptions de réalisation avec des valeurs quantifiées.

Nous y avons consacré de nombreux articles dans ces colonnes et en rappelons ci-après les grandes lignes.

Le ressenti de confort est propre à chaque individu. Qu’il s’agisse d’une personne de sexe féminin ou masculin, même si les valeurs-cibles ne sont pas les mêmes, les critères de ressenti relèvent des mêmes processus et sont régis par des contraintes identiques.

Humidité Relative

Ce qui en tout 1er, influe grandement sur le confort ressenti dans un habitat est le niveau en Humidité Relative (HR) de l’air ambiant, la valeur-cible moyenne est 55% d’HR, au pire, il faut se situer dans une fourchette allant de 50 à 65% HR.

Cette dernière est dépendante de la teneur absolue en eau de l’air ambiant et de la température de ce dernier.

Il est important, pour ne pas devoir chauffer à haute température, de maîtriser la teneur absolue en eau de l’air intérieur.

Renouvellement d’air

Le meilleur moyen, le plus efficace et le plus logique pour maîtriser l’HR de l’air ambiant consiste en son renouvellement (vidéo).

Stabilité de l’air

Tout courant d’air, même faible, est ressenti comme une source d’inconfort (vidéo).

Pour les limiter il faut bien sûr maîtriser l’étanchéité du bâti au vent et, de plus, chauffer plutôt par rayonnement que par convection.

Stabilité de la température

Afin de limiter les mouvements parasites d’air (vidéo), il est également nécessaire que toutes les pièces destinées à un même usage (de jour ou de nuit par exemple) soient à des températures aussi proches que possible les unes des autres.

Les divers éléments constitutifs de l’habitat, tant les cloisons, murs, sols et autres, que l’ameublement ou l’équipement doivent être, autant que faire se peut, à des températures proches afin de rayonner avec la même puissance (vidéo).

Au plan confort d’été

De plus en plus de canicules, de chaleur durablement installée, d’ensoleillement continu rendent l’été de plus en plus inconfortable pour cause de température intérieure trop élevée

Deux réponses deviennent courantes. 

La première permet juste de bénéficier d’un confort passagé, le temps d’un bain : une piscine extérieure, parfois définitive avec ancrage au sol, parfois amovible, présente uniquement l’été. A noter que, du fait du dérèglement climatique et de la tension sur la disponibilité de l’eau, l’usage des piscines va être de plus en plus contraint, cette solution va devenir compliquée …

La deuxième consiste en la mise en œuvre d’une climatisation. Ce système est aberrant à de multiples points de vues. D’une part, le froid attirant le chaud, plus on climatise, plus il faudra climatiser. D’autre part, ces systèmes sont consommateurs de beaucoup d’énergie. Ils nécessitent également beaucoup de matière première et d’énergie pour les fabriquer, les installer et les entretenir, ce qui s’ajoute aux risques de fuites des fluides frigorigènes utilisés par ces machines, très souvent à fort pouvoir d’effet de serre.

Pour éviter de faire appel à ces systèmes, il est préférable de bien agencer l’organisation des pièces, de bien concevoir l’habitat, de prévoir des écrans d’été au rayonnement solaire direct, de bien gérer le renouvellement d’air, maîtriser l’occultation des menuiseries et isoler correctement les parois qui doivent l’être, particulièrement les toits ou les combles perdus.

Au plan énergétique

Une fois appréhendé ce qui sera déterminant pour le ressenti de confort thermique, il faut définir comment y parvenir au plan énergétique.

En effet, tel que vu ci-avant, pour atteindre un niveau correct d’HR, faute d’avoir bien maîtrisé la teneur en eau de l’air ambiant, il faudra, pour compenser, chauffer à une température supérieure.

Or, chauffer plus, c’est forcément consommer plus, donc dépenser plus et, au final, polluer plus, l’un et l’autre ayant un impact négatif tel que nous allons le développer ci-après.

Au plan de l’exploitation

C’est généralement le seul aspect pris en compte pour valider de choix, au détriment de l’exploitation (que nous abordons ci-après). C’est dommage car l’objectif de consommation faible à l’exploitation peut avoir nécessité d’énormes quantités de ressources et énergies fossiles pour la réalisation des travaux en amont.

Si l’exploitation ne doit pas être oubliée, elle doit être observée en n’oubliant pas qu’elle ne constitue pas un objectif en soi mais doit répondre à un juste équilibre entre les faibles consommations qu’elle engendrera  et ce que les travaux en amont auront eux-même consommé …

Coût financier direct

Le critère principal ne devrait jamais être l’aspect financier, il n’en demeure pas moins qu’il doit être pris en compte.

Consommation nécessaire pour la compensation des fuites de calories

Moins l’enveloppe extérieure laisse échapper des calories, moins il sera nécessaire d’en produire et moins il faudra dépenser pour ce faire.

Pour éviter les fuites de calories, il faut isoler les parois extérieures.

La limite à prendre en compte est que le coût de cette isolation demeure amortissable. En effet, à partir d’un certain niveau de performance thermique de l’enveloppe, les économies générées par une “surisolation” ne permettent plus d’amortir les dépenses supplémentaires engendrées, les rendant donc non pertinentes.

Viser un niveau passif, voire à énergie positive peut ne pas être pertinent, ni au plan financier, ni eu égard à un équilibre “ressources économisées lors de l’exploitation” par rapport aux “ressources qu’il aura fallu mettre en œuvre en amont”. 

Si l’amortissement dépasse les 20 à 25 ans, que ce soit au plan de l’amortissement économique ou sur celui de l’amortissement environnemental et des ressources mobilisées, il y a lieu de se poser la question de la pertinence à cibler ce niveau de performance.

Type d’énergie utilisée

Impact direct au niveau de l’exploitation : le coût lié à la gestion de l’HR et de la température ambiante.

Même pour qui auto-produit son énergie de chauffage, le plus souvent du bois, il faut y consacrer du temps, acheter les outils nécessaires à cette activité, l’essence pour la tronçonneuse et autres dépenses.

Si l’énergie est produite par des moyens passifs tels que le soleil, il faudra d’autant plus d’équipements qu’il faudra en produire beaucoup. Ces équipements ont non seulement un coût à l’achat et à l’installation, mais aussi consomment des matières premières et nécessitent de l’énergie grise, il faut également les entretenir …

L’exploitation sera d’autant moins coûteuse qu’il faudra moins faire appel aux équipements.

Facilités d’exploitation

Hormis le chauffage passif lié au rayonnement solaire, hormis également des possibilités liées à la géothermie, la combustion de bois bûche est probablement le mode de chauffage le moins onéreux … mais aussi le plus salissant et faisant le plus appel à des interventions humaines …

Il nécessite beaucoup d’espace de stockage du bois, d’alimenter régulièrement la chaudière ou le poêle. Si le bois n’est pas parfaitement sec, il faudra peut-être ramoner plusieurs fois, toutes actions nécessitant du temps ou des investissements financiers …

Il faudra aussi gérer les cendres qui, si l’appareil est mal réglé, atteindront des volumes non négligeables !

Obligations en ce qui concerne l’ouvrage

Le bâtiment, neuf qui sera réalisé; ou ancien qui sera aménagé, réhabilité ou amélioré, aura une destination d’usage : habitat, tertiaire, industriel, commercial, parfois mixte.

Il devra s’inscrire avec une approche répondant aux critères de situation géographique correcte au vu des autres obligations que sont : les accès aux commerces, les déplacements liés au travail, à la santé, aux loisirs …

S’il s’agit d’ancien, il faudra bien juger de l’opportunité de choix d’un tel bien ou d’un tel autre …

Ces généralités posées, l’ouvrage, en lui-même, doit répondre à divers critères.

Pérennité

La construction ou les travaux de transformation, réhabilitation, amélioration ou autres objectifs doivent ne pas compromettre la pérennité de l’ouvrage.

Nous avons déjà abordé ces points à de multiples reprises dans ces colonnes.

Nous allons faire, ci-après, un rappel sommaire de ce qui pourrait remettre en cause la tenue dans le temps du bâti dans sa globalité.

Dans la construction neuve

Diverses techniques sont proposées.

Certaines seront à privilégier, à commencer par celles dites mixtes : elles assurent plusieurs fonction grâce à des matériaux vertueux, par exemple la fourniture d’une structure porteuse d’origine renouvelable et le remplissage occultant et/ou isolant également avec des éléments biosourcés.

Nous en déconseillons certaines autres, particulièrement celles ne laissant pas perspirer les parois extérieures, cause importante de pathologies aux bâtis, sauf à parfaitement maîtriser les émissions de vapeur d’eau et/ou le renouvellement d’air.

Murs anciens

Les difficultés se multiplient !

En effet, les bâtis anciens sont souvent dépourvus de rupteur de remontées capillaires (ceux d’avant 1949 sont généralement sur fondations cyclopéennes). Ils sont également, très souvent, assemblés de sorte à permettre de micro-mouvements (tassements différentiels, séchage, …).

Remontées capillaires

Ils sont très sensibles aux remontées capillaires et toute intervention envisagée doit nécessairement et obligatoirement prendre en compte les risques qu’ils impliquent.

Il est impératif d’en permettre l’évacuation et de s’interdire les enduits, apprêts, peintures et tous autres apports susceptibles de les ralentir ou, pire, les interdire !

Faute de prendre en considération ces points, il y a fort à parier que les murs resteront humides, seront sujets aux auréoles et moisissures, fort dommageables pour la vie du bâtiment et … pour les occupants eux-mêmes.

Perspirance

Ces murs anciens sont généralement ouverts aux flux de vapeur d’eau, ce qui contribue au confort et à la salubrité intérieure.

Il est nécessaire de respecter la progressivité de cette migration en appliquant un  rapport de Sd (Spraying Diffusion) adapté au lieu d’implantation, donc au climat, et à la destination d’usage (les émissions ne sont pas du même ordre pour un séjour/salon que pour une laverie ou une blanchisserie …).

Souplesse de la structure

A la fois du fait de l’absence de fondations de type semelle filante et pour cause de souplesse dans les assemblages, les parois anciennes “bougent” et évoluent, ce qui devient de plus en plus courant dans les zones à terrain argileux (une partie importante du territoire français). 

Tout apport les contraignant en les stabilisant engendrera des effets secondaires de type fissures, soit aux parois elles-mêmes, soit aux ajouts que peuvent être des enduits, crépis ou autres, ce qui permettra l’infiltration d’eau, le gel de cette eau et pourra, éventuellement, évoluer de désordre visuel en désordre structurel.

Atteintes à la nature des matériaux

Les pierres des murs disposent d’une couche superficielle, le calcin. Il est particulièrement important sur les pierres calcaires.

Vouloir garder des pierres apparentes expose ce calcin aux agressions de l’atmosphère et des eaux de pluie, ceci par l’attaque chimique de divers agents chimiques présents dans les eaux de pluie (les pluies acides …).

Les actions vont de la desquamation (perte de la couche superficielle) à l’alvéolisation (des trous se forment dans l’épaisseur de la pierre, les faisant ressembler à de l’emmental), en passant par la pulvérisation (la pierre s’effrite et part en poussière, elle peut perdre beaucoup de son épaisseur).

Cet excellent document des Architectes des bâtiments de France< (pdf) présente très bien ces phénomènes, avec moult illustrations.

Lors de leur évaporation, les remontées capillaires déposent les minéraux dont elles étaient initialement chargées. Ces dépôts, selon leur nature (principalement des nitrates, des phosphates et des potasses), peuvent eux aussi s’attaquer aux pierres. Il est conseillé de prévoir des enduits adaptés (terre ou chaux), lesquels, de par leur nature, permettront à ces dépôts ( le salpêtre) de s’expanser. Ils provoqueront éventuellement la destruction de ces parements, permettant, ainsi, de sauvegarder la structure en pierre en déplaçant le phénomène dans l’enduit de surface. Lors de la réalisation des enduits extérieurs à la chaux, effectués en plusieurs couches avec dosages différents, on parle de couche dite “corps d’enduit” pour ce qui concerne la couche profonde et de “couche d’usure” en ce qui concerne la couche en contact direct avec l’extérieur (il s’agit de la dernière).

Efficacité

Trop souvent les choix sont liés aux aspects esthétiques. Bien sûr il ne faut pas les négliger mais il est encore plus important d’opérer les choix pour des raisons d’efficacité : donner la priorité au rôle 1er de ce qui va être réalisé.

L’exemple précédent des enduits illustre parfaitement ce point : la couche finale d’un enduit à la chaux s’effritera avec le temps et imposera de reprendre ce surfaçage au bout de 40, 50, 70 ans ou plus. Certes c’est une contrainte, certes c’est une atteinte à l’aspect visuel au fil de sa dégradation, mais c’est en agissant ainsi sur certains types de pierres que des maisons anciennes, datant parfois de plusieurs siècles, sont arrivées jusqu’à nous …

Durabilité

Au-delà des nécessaires respects du bâti et de ses occupants, les travaux doivent aussi être durables.

Nous entendons par là qu’il ne faudrait pas avoir à revenir dessus avant longtemps. Il peut sembler très agréable de transformer, de reprendre l’agencement et/ou la décoration d’un habitat. Cependant, chaque fois, des atteintes sont portées au bâti ancien : les vibrations générées par les outils, les ouvertures (ou fermetures d’ex-ouvertures) réalisées dans les parois au fil des aménagements successifs remettent en cause les équilibres des forces dans les structures (reprises de charges, poussées mécaniques générées ou annulées …).

Limites imposées par la planète

Les maîtres d’ouvrage pensent généralement beaucoup à eux, parfois au bâtiment, chose importante, surtout s’il est ancien, 

mais il est un élément qui est souvent oublié : la planète !

Pourtant, de plus en plus elle se rappelle à notre bon souvenir, à commencer par le climatvéritable marqueur de la pollution que nous lui imposons.

Cet élément, visible, durement ressenti, qui, d’ores et déjà, perturbe gravement notre existence, est la résultante de nos rejets excessifs de Gaz à Effet de Serre (GES) dans l’atmosphère. Certains contestent ces faits, mais il en est bien qui croient et affirment que la terre est plate, alors …

D’autres perturbations, moins visibles, moins facilement constatables, n’en impactent pas moins pour autant notre biotope tels les plastiques de plus en plus présents dans l’eau, la consommation irraisonnée des ressources fossiles qui vont, un jour nous faire défaut (jour malheureusement de plus en plus proche) …

Au nom de l’écologie, on commence à voir des affirmations délirantes et qui n’ont plus d’écologie que leur peinture verte de greenwashing !

Ressources disponibles

L’économie sur laquelle est basée notre société, le capitalisme, a toujours posé comme principe de base que les ressources sont illimitées. Ce principe étant posé, elles n’ont de valeur qu’en tant que ce qu’elles nécessitent de travail pour les puiser, les transporter, les transformer ou les mettre en œuvre … 

Forcément, une telle approche n’incite pas à une utilisation parcimonieuse des ressources, en ménageant des réserves pour les besoins des générations futures. 

D’autres voies sont proposées, verront-elles le jour ?

Il est toujours bon de rappeler les bases du développement durable, bel oxymore en lui-même. Extrait  : « Un développement durable doit répondre à nos besoins présents, sans que cela empêche les générations du futur de répondre aux leurs ».

Cette affirmation est en soi une aberration car, même en consommant de façon raisonnée les réserves fossiles diverses, il est évident que cette pratique à l’infini dans un monde fini (à notre échelle du temps humain), est tout simplement impossible.

Pour se faire une idée de la disponibilité des éléments fossiles, il suffit de consulter l’un des très nombreux sites qui les répertorient. Pour notre part, un de nos préférés met en évidence la période probable de leur criticité (moment où la disponibilité n’est plus suffisante pour faire face à la demande, ce qui ne signifie pas qu’il n’y en a plus mais qu’il devient très difficile de s’en procurer) … Nous vous le recommandons.

Partant de ce constat des limites de disponibilité des ressources, il est impératif de réaliser les travaux de telle sorte à ne pas aggraver la situation. Ceci implique de ne faire que ce qui est nécessaire, de ne pas tomber dans des délires de consommation forcenée de ressources pour réaliser des travaux, quand bien même ceci répondrait à un objectif de consommation moindre lors de l’exploitation … les justes proportions, le juste équilibre.

Il est également nécessaire de réaliser les travaux de telle sorte à ne pas devoir les refaire rapidement car de mauvaise qualité (lien vers des exemples fournis par l’AQC), inadaptés aux besoins et/ou contraintes, ou réalisés avec des éléments de moindre qualité …

Pollution admissible

Nous devons penser, en permanence, à notre impact sur la planète !

Il faut donc avoir en permanence à l’esprit que nous ne disposons que d’un seul biotope, une seule planète … n’en déplaise aux rêveurs, jusqu’à plus ample informé, nous ne disposons pas de plan B !

Tout choix que nous faisons, tout acte que nous posons ont et auront un impact sur l’environnement, sur le climat. 

Nous dénonçons régulièrement des abus dans notre rubrique Greenwashing.

Si nous voulons nous donner une chance ainsi qu’à nos descendants de pouvoir vivre le plus correctement possible sur notre chère Gaïa, il nous faut penser en permanence à nos décisions, aux actes que nous posons.

Chose de plus en plus évidente, il ne s’agit pas que du devenir de nos descendants à terme de un siècle ou plus, les générations actuelles sont aussi concernées, nous sommes tous concernés !

Disponibilités pour du réemploi, recyclage

L’économie circulaire (interview d’Olivier Siddler par Build-green), espoir ultime de ceux qui aimeraient ne pas ralentir la consommation forcenée des réserves fossiles, ne permettra pas de disposer en permanence d’un stock déterminé, suffisant, pour 2 raisons : 

  • il est illusoire de penser que rien ne sera perdu lors du démontage de nos bâtiments ou de leur transformation, personne ne peut récupérer 100% de ce qui a été mis en œuvre,
  • les règles de la thermodynamique sont ainsi faites que tout recyclage d’un élément manufacturé implique une consommation d’énergie et des pertes, soit en quantité, soit en qualité.

Il n’en demeure pas moins que nous devons quand même penser nos réalisations comme devant un jour être démontées et … leurs éléments recyclés.

Ceci implique de privilégier les éléments facilement recyclables, le plus souvent ils le sont d’autant plus qu’ils ont subi peu de transformations et qu’ils sont facilement dissociables les uns des autres pour revenir à des éléments de base, des matières premières simples.

Nous devons, a contrario et chaque fois que possible, éviter tous les éléments issus de ressources fossiles, particulièrement de la pétrochimie, quand bien même on nous les dit recyclables, très souvent un abus de langage, voire carrément du greenwashing tel que nous l’avons dénoncé pour le polystyrène ou le polyuréthane..

Conclusion

Est-il possible de poser les bases simples de ce que nous venons de développer longuement ?

Oui, il ne faut plus partir du désir et des envies des futurs occupants en tant qu’élément déterminant et, comme souvent encore, seuls critères pris en compte.

Nous devons tenir compte de la disponibilité de plus en plus limitée des ressources nécessaires à nos besoins et les utiliser en les considérant non plus comme étant illimitées mais extrêmement précieuses.

Nous devons contrôler la réalité de nos besoins en posant comme principes de base :

  1. le respect de notre biotope, aujourd’hui et demain,
  2. le respect de notre habitat,
  3. le respect de nos envies … pour autant qu’elles soient compatibles avec ce qui précède !

Il est évident que ceci est moins enthousiasmant que d’acheter sans se soucier de quoi que ce soit, si ce n’est les limites financières envisageables, mais c’est nécessaire … et ça l’est tellement qu’il est du devoir de chaque maître d’ouvrage de le rappeler à ses prescripteurs et/ou conseillers … et de s’y tenir !

Source des illustrations : Wikidédia (Hundertwaser, auteur : internationalart), Pixabay (auteurs : Mystic Art design, melkhagelslag, Opencliparts-Vectors, lolame, MarcoRoosink, annca)

Claude Lefrançois


Après 30 ans dans le bâtiment, ancien charpentier, ancien constructeur, ancien maître d’œuvre, formateur dans le bâtiment, expert en analyse des bâtis anciens avant travaux, auteur de nombreux articles et d’un livre “Maison écologique : construire ou rénover” aux Ed. Terre vivante, auteur de 2 ebooks disponibles sur mon blog, je suis désormais retraité.
Je mets mon temps disponible et ma liberté d’expression à votre service : j’observe et j’analyse, au besoin je dénonce ou émet des idées.
Bonne lecture.

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