La chaleur fuit nos habitats, soumis aux lois physiques de la chaleur et de ses effets sur la matière : accumulation, transmission, dilatation, changement d’état, rayonnement. Il nous faut maîtriser ces comportement afin de contenir la chaleur là où nous le souhaitons : dehors l’été, dedans l’hiver.
Traitement du rayonnement
On pourra essayer, par effet miroir, de le réfléchir et de le renvoyer, via un réflecteur installé derrière un pare-vent. S’il n’est pas transparent aux infrarouges, il va les capter, monter en température et lui-même rayonner. Il va ainsi envoyer une partie de son rayonnement vers le réflecteur, qui va lui renvoyer et favoriser encore sa montée en température. De plus en plus chaud, il va provoquer une montée en température entre l’air et les éléments porteurs de la paroi, engendrant soit une convection et un transfert de calories, soit un transfert direct par contact. Sauf à créer un réel vide entre les éléments, les calories seront transférées aux éléments en contact avec l’extérieur, soit par convection, soit par conduction. Donc le réflecteur est tentant, mais se révèle être une fausse bonne idée. Plutôt que de miser sur un principe qui ne marchera pas, il va falloir s’attacher à gérer au mieux ces calories captées par le parement, ceci en soignant particulièrement conduction et convection.
Traitement de la convection
Le mouvement d’air entre un point chaud et un point froid forme une cellule de convection. Elle peut être limitée en créant un faux plafond qui, en diminuant la hauteur, empêche le contact direct avec la paroi extérieure. La création de double cloisons extérieures sont également possibles, cassant ainsi la convection entre le point chaud et les parois extérieures. La création d’un faux vide d’air ne ralentit que le transfert car, après avoir chauffé ce doublage, nous serions confrontés à un transfert par rayonnement et à nouveau, une convection.
Traitement de la conduction
La conduction est le transfert direct des calories dans la matière. Les calories reçues par mon parement intérieur, tant du fait du rayonnement que de la convection, vont migrer vers l’extérieur au-travers des éléments constitutifs de cette paroi. Ce transfert se fera plus ou moins rapidement et en plus ou moins grande quantité, selon la nature des matériaux utilisés.
Nous venons de voir que le positionnement d’un parement extérieur améliore la situation en créant un semblant de vide d’air. mais il apparaît évident qu’il faille nécessairement intégrer un matelas isolant dans ce complexe. En terme de conduction, le choix devra se porter vers un matériau le moins caloporteur possible, donc à faible conductivité, se caractérisant par un faible lambda. Ce critère est déterminant pour la consommation d’énergie, nécessaire au maintien d’une température déterminée.
L’isolant
Les murs peuvent être isolés par l’intérieur, ce qui induit une perte de place et surtout le non traitement des ponts thermiques. L’isolation des murs par l’extérieur permet de traiter ces ponts thermiques. Si l’habitation est à combles perdus, préférer une isolation dans le grenier. En revanche, si l’étage est habitable, l’isolation se fera dans l’épaisseur du toit, donc depuis le dessous, ou bien par le dessus du toit. Si les murs extérieurs sont en pierre, le diagnostic est le même que pour le béton, s’ils sont en pisé ou en bois, les ponts thermiques sont moins conséquents. Il est évident que l’isolation par l’extérieur est préférable. Cependant, en cas d’impossibilités techniques, architecturales ou autres, isoler par l’intérieur est infiniment plus performant que de ne rien faire !
Nous venons de voir qu’il est nécessaire d’intégrer un isolant dans le complexe de construction des parois. Cet isolant doit disposer d’un bon lambda, minimum 0.040, de bonnes capacités hygroscopique et thermique. Ces qualités sont particulièrement présentes dans les isolants bio-sourcés et encore plus particulièrement dans tous les isolants d’origine végétale, tels que la laine de bois, la ouate de cellulose, la laine de lin, la laine de chanvre, la chènevotte de chanvre, liège,…
La qualité de mise en œuvre est bien évidemment prépondérante ! Nous devons également faire attention à la nature et à la couleur de notre parement ainsi qu’à la position de notre isolant.
En ce qui concerne l’été, ce qui est déterminant, c’est le temps de transfert des calories, donc le déphasage. Sous nos latitudes et y compris dans le sud de la France, devoir climatiser l’été est un acte d’échec dans le process de construction et d’isolation.
Si vous souhaitez en apprendre davantage, je vous invite à visionner ma vidéo sur ce sujet et à consulter mon ouvrage « Maison écologique, construire ou rénover », édité chez Terre Vivante. Vous pouvez aussi télécharger mon ebook (gratuit) depuis mon blog : « Le confort »